La FAGE demande l'ouverture de concertations autour d'un Plan National de Vie Étudiante

09/04/2015

Depuis plus de dix ans, la FAGE étudie l’évolution des conditions de vie et d’études des jeunes dans l’enseignement supérieur. Ainsi, à l’occasion de chaque rentrée universitaire la FAGE publie un indicateur du coût de la vie étudiante. La publication de cette enquête annuelle est l’occasion de dépasser les chiffres et leur évolution pour mettre en lumière les dynamiques de précarité qui n’ont cessé de progresser au sein de la population étudiante.

Le 26 Janvier 2015, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) a publié son rapport d’évaluation de la deuxième année de mise en œuvre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Ce rapport appuie les observations de la FAGE et illustre bien que les jeunes sont, au sein de la population, parmi ceux qui ont vu leur taux de précarité augmenter le plus. Cette montée de la pauvreté en milieu étudiant est une réalité qui, malgré les investissements successifs du Gouvernement dans le système de bourses étudiantes, ne s’endigue malheureusement pas.

Alors que les objectifs de diplomation fixent à 50% d’une tranche d’âge la part de jeunes devant obtenir un diplôme de niveau Licence, le constat dérange et inquiète. La démocratisation de l’accès au diplôme est une nécessité, mais doit-elle se faire à n’importe quel prix ? Pour la FAGE, elle sera effective dès lors qu’elle sera envisagée sous le prisme de la démocratisation de la réussite, et non uniquement de l’accès à l’enseignement supérieur.

L’Université, symbole par excellence du service public d’enseignement supérieur, garante de la promesse républicaine de l’égalité des droits d’accéder à la mobilité sociale, à l’épanouissement et à l’insertion sociale et professionnelle est un creuset républicain. Permettant l’acquisition d’un recul critique, de valeurs d’engagement collectif, de liberté et de cohésion sociale, elle doit aussi être un des outils de la redéfinition d’un pacte social nécessaire pour la jeunesse de France.

Pas de démocratisation sans amélioration des conditions de vie étudiante

De nombreux travaux de sociologues l’affirment, la réussite en premier cycle est très fortement corrélée à l’intégration tant académique que sociale à l’Université. Parallèlement aux performances aux examens, l’appropriation de l’environnement pédagogique, les relations sociales et l’attachement à l’établissement sont des dimensions favorisant la réussite et la poursuite d’études en premier cycle.

Une qualité de vie décente, permettant l’épanouissement ainsi qu’une offre d’activités sociales, culturelles, sportives, d’engagement et un accès aisé aux services de santé, d’orientation et d’administration sont autant de composantes essentielles afin de permettre à chaque jeune de s’adapter à l’environnement de l’enseignement supérieur. Les efforts des pouvoirs publics doivent ainsi s’orienter vers les réponses permettant d’assurer à toutes et tous l’accès au droit de se former et s’attacher à faire en sorte que l’Université cesse de multiplier par trois les inégalités sociales.

Alors que le rapport définitif du comité STRANES devrait comporter plusieurs propositions liées à la vie étudiante et à son amélioration, il est important que sa parution à venir s’accompagne de mesures concrètes pour les jeunes ; un plan national de vie étudiante représente un moyen efficace pour faire aboutir des réformes volontaristes.

Un Plan National de Vie Étudiante transversal et ambitieux

Lors de ses vœux, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a témoigné de sa volonté d’ouvrir le chantier d’un Plan National de Vie Étudiante. Cette annonce revêt l’espoir de réelles avancées pour les étudiants, la dernière initiative du genre remontant au gouvernement Jospin. La FAGE avait accueilli chaleureusement la volonté de la ministre d’agir pour la vie étudiante. Malheureusement, quatre mois après ces annonces, aucune concertation n’est encore ouverte. La rentrée 2015 arrivant à grand pas, la FAGE demande l’ouverture sans délais des chantiers, afin de permettre la mise en place de nouveaux dispositifs dès septembre prochain.

La FAGE demande à ce que puissent être lancées plusieurs concertations thématiques :

Agir pour la santé et le bien-être des étudiants

La FAGE défend plusieurs propositions visant à améliorer le recours des étudiants aux soins. Des mesures simples et concrètes peuvent rapidement renforcer l’efficacité des centres de santé universitaires.

L’accès des étudiants aux consultations spécialisées (gynécologie, odontologie, ophtalmologie) est une priorité. De même, un renforcement du nombre de psychologues présents sur les lieux d’enseignement est un besoin urgent. Enfin, l’accès à l’offre d’activités sportives et culturelles doit être abondée, mutualisée et démocratisée.

Améliorer la vie de campus et permettre l’engagement

Pour la FAGE, le campus ne doit pas être un lieu de passage dans lequel l’étudiant vient consommer un cours. Le campus doit être un lieu de vie, s’il veut devenir un lieu d’épanouissement.

La question des rythmes, si elle apparait aux yeux de tous comme centrale, doit enfin faire l’objet de politiques volontaristes. Concevoir la vie étudiante à l’échelle des sites est une priorité, mais cela ne pourra se faire sans une coopération large des acteurs concernés. La FAGE défend aussi la démocratisation de l’accès à toutes les formes d’engagement, néanmoins certains étudiants ne peuvent aujourd'hui, pour diverses raisons, s’engager. La valorisation de l’engagement, l’année de césure ainsi que la généralisation de régimes spéciaux d’étude doit permettre de répondre à ces contraintes.

Simplifier les aides sociales, renforcer les droits

En matière d’accès aux droits, il est depuis longtemps établi qu’une des principales entraves est la complexité administrative. Il est urgent de simplifier les procédures de demande d’aides sociales. Des avancées sont impératives sur les dossiers du logement et de la restauration.

Parallèlement, il reste indispensable d’augmenter dès la rentrée prochaine le nombre d’étudiants bénéficiant de bourses. L’apparition de l’échelon 0bis a permis une réelle bouffée d’air à de nombreux étudiants, il faut maintenant l’élargir afin de répondre aux besoins sociaux d’étudiants précaires qui, à l’heure actuelle, sont encore mis à l’écart du système de bourses étudiantes. La FAGE milite depuis longtemps en faveur d’un guichet unique des aides sociales, géré par le CROUS. La question du salariat étudiant doit aussi être à l’ordre du jour des concertations.

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