Oui à la réforme du collège !

20/05/2015

Lors de sa présentation devant le Conseil Supérieur de l’Education, la FAGE a soutenu la réforme du collège. Alors que le décret et l’arrêté relatifs à « l’organisation des enseignements au collège » sont publiés aujourd’hui, la FAGE tient à rappeler les motivations de son soutien.

Les enquêtes PISA et les études de l’OCDE nous le rappellent régulièrement, l’Ecole française compte parmi les plus inégalitaires des pays occidentaux. Depuis la loi Haby de 1975 et les vagues successives de démocratisation, la population collégienne a bien évoluée. Conduire une classe d’âge jusqu’à 16 ans vers l’acquisition d’un bagage solide demande de composer avec une population au niveau hétérogène mais pas à transiger avec la volonté de faire réussir tous les jeunes.

Si l’objectif de faire obtenir le baccalauréat à 80% d’une génération est en passe d’être atteint, il faut tout de même considérer que l’afflux de bacheliers n’a pas profondément démocratisé l’accès au lycée général, et encore moins à la série scientifique ouvrant le plus de possibilités de poursuites d’études dans l’enseignement supérieur. En bout de chaîne, le constat est implacable : plus que de les reproduire, l’Université multiplie par trois les inégalités sociales.

La FAGE, organisation de jeunes et représentative des étudiants de France, milite activement et depuis toujours pour permettre un système d’enseignement supérieur et de recherche public, ouvert, accessible et garant de formations de qualité, d’émancipation et d’insertion sociale et professionnelle. A ce titre, la FAGE estime qu’il est impératif d’agir à tous les niveaux du système éducatif afin d’assurer une démocratisation effective, qui ne trie pas ses élèves dès le collège, qui n’enferme aucun jeune, a priori, dans des parcours tubulaires. Il est ainsi impératif de réformer le collège !

L’enjeu est aujourd’hui de construire un enseignement secondaire de qualité, assurant la réussite de tous les jeunes. Cela ne peut être possible qu’en reconsidérant l’organisation pédagogique, les programmes ainsi que les pratiques d’enseignement tout en gardant à cœur de penser un système inclusif et vecteur de réussite.

Il est regrettable que le débat autour de cette réforme ait été confisqué par des « gardiens du temple » qui, au nom de la République, défendent une vision élitiste de l’éducation. Teintant les débats de préjugés, d’interprétations erronées, de confusions et d’amalgames, d’aucuns ont rendu impossible un débat de fond, sérieux et argumenté.

Partisane de la justice sociale et de la démocratisation, et résolument sourde aux sirènes élitistes, la FAGE a naturellement soutenu la réforme du collège.

Faire réussir tous les jeunes

Réallouant des moyens vers les élèves les plus précaires, et les plus en difficulté, cette réforme s’inscrit dans une volonté de diminuer l’échec scolaire. L’instauration d’accompagnements personnalisés ainsi que le renforcement des temps de groupes restreints, soutenus par la création de nouveaux postes donnera les moyens aux équipes pédagogiques de soutenir et de faire réussir tous les élèves.

Améliorer la maîtrise des langues vivantes

La FAGE s’inquiète depuis plusieurs années du niveau médiocre des jeunes français en langues étrangères. Alors que nos voisins européens maîtrisent généralement mieux l’expression orale et écrite dans une ou plusieurs langues étrangères, notre système n’assure pas encore un apprentissage adapté. Le renforcement du volume horaire consacré à l’étude des langues vivantes, ainsi que le démarrage plus précoce de l’apprentissage de la LV1 (CP) et de la LV2 (5e) est ainsi une modalité plus que bienvenue.

En finir avec les pratiques ségrégatives

Les études à ce sujet sont formelles, des classes hétérogènes favorisent la progression générale sans nuire en aucune façon au niveau des meilleurs élèves. A ce titre, la remise en question des classes « bilangues » participe à réduire le phénomène de classes de niveau, auquel elles s’apparentaient bien souvent dans nombre d’établissements. Il en va de la même logique en ce qui concerne l’apprentissage des langues anciennes ; concevoir l’approche de ces disciplines au sein d’enseignements pratiques interdisciplinaires favorisera leur démocratisation, grâce à une approche pédagogique plus progressive et inclusive. Si la FAGE rejoint les avis défendant le fait que l’étude de ces disciplines est une plus-value certaine pour les élèves, elle ne peut que se réjouir d’une modalité pédagogique qui vise à en permettre l’accès au plus grand nombre

Penser une pédagogie de la réussite

La FAGE est partisane d’une pédagogie au service de la réussite et plaçant l’apprenant au centre son organisation. Alors que 71% des collégiens déclaraient, dans un enquête de l’AFEV, s’ennuyer au collège, il semble justifié de repenser le paradigme pédagogique. La FAGE défend une pédagogie active fondée sur une approche par compétences et s’opérant au travers de modalités pédagogiques donnant une place clé à l’interdisciplinarité et au travail de groupe. La création des enseignements pratiques interdisciplinaires répond à ces enjeux, et s’inscrit dans la maxime de Confucius : « Dis-moi et j’oublierai, montre-moi et je me souviendrai, implique-moi et je comprendrai ».

Finalement, la FAGE pense qu’il est important de se rappeler que l’enjeu central de ce débat devrait être l’élève et sa réussite et non l’agitation de lieux communs politiques. Préserver un collège unique en capacité d’accompagner chaque jeune vers l’acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences est un objectif qui dépasse le champ du collège, c’est un objectif de société qui nécessite la volonté de réformer et de faire bouger les lignes, n’en déplaise aux prédicateurs du « c’était mieux avant ».

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