Le montant du Ticket RU ne doit pas augmenter !

29/06/2016

Jeudi 7 Juillet aura lieu le Conseil d’Administration du CNOUS, le Centre National des Oeuvres Universitaires et Scolaires, à l’occasion duquel les administrateurs se prononceront sur le montant du ticket de restauration universitaire, c’est-à-dire du repas en restaurant universitaire. Ce vote, bien qu’il soit consultatif, sera l’occasion pour les élu.e.s au CNOUS de la FAGE de rappeler l’importance qu’il y a à garantir à tous les étudiants l’accès à une restauration universitaire de bonne qualité et à tarification sociale.

Des étudiants exposés à une précarité à laquelle l’Etat doit répondre

Alors que les jeunes font partie des catégories de population les plus pauvres, les plus précaires et dont le taux de chômage avoisine les 25%, le diplôme reste un rempart efficace contre ces derniers. L’accès à celui-ci revêt donc un enjeu à la fois éthique, de justice sociale, dans lequel chacun, quelque soit son milieu d’origine, peut accéder à la profession de son choix et à l’émancipation par le travail, tout autant qu’un enjeu économique, pour garantir la pérennité du modèle socio-économique…

La situation des étudiants se dégrade, notamment puisque celle-ci dépend de celle des parents, qui sont, eux-mêmes, plus nombreux à être exposés au chômage ou à la précarité. Les parents ne peuvent donc plus effectuer autant de transferts financiers, forçant ainsi un peu plus les étudiants à se salarier pour subvenir à leurs besoins. L’enquête “conditions de vie” 2013 de l’Observatoire de la Vie Etudiante montre que 45% des étudiants exercent une activité rémunérée pendant leur année universitaire, dont seulement 17% l’exercent dans une activité liée aux études (stage, externat…).

Enfin, le système de bourses est insuffisant et n’accompagne ni suffisamment d’étudiants ni certains à une hauteur suffisante.

La restauration universitaire, une aide indirecte aux multiples enjeux

Dans ce contexte, l’accès aux services logement et restauration étudiante des CROUS revêt un enjeu majeur. Ces services, aussi appelés aides indirectes, doivent permettre aux étudiants, en proposant une offre à tarification sociale, de diminuer leurs dépenses sur ces deux postes. Plus spécifiquement sur le volet restauration, les enjeux sont multiples.

L’accès à une restauration universitaire de qualité représente tout d’abord un enjeu sanitaire, puisqu’une alimentation saine, couplée à une activité physique régulière, est un des facteurs les plus importants de bonne santé.

D’autre part, il est nécessaire de réfléchir à l’impact environnemental de l’alimentation collective : transports des produits, gâchis alimentaire, tri des déchets…, nombreux sont les aspects potentiellement polluants auxquels apporter des réponses s’inscrivant dans une démarche de développement durable, pour le bien des générations actuelles et futures.

Enfin, le restaurant universitaire peut aussi être un lieu important de socialisation. Alors que les étudiants sont nombreux à se sentir isolés, le fait de pouvoir se retrouver avec d’autres étudiants autour d’un déjeuner, mais aussi de pouvoir utiliser le restaurant universitaire d’autres manières : lieu de vie, lieu d’exposition culturelle, mise à disposition en tant que salle de travail… est très intéressant. La socialisation est un facteur essentiel du bien-être et de la réussite des étudiants. Une étude de l’OVE montrait d’ailleurs que, toute chose égale par ailleurs, les étudiants qui fréquentent le restaurant universitaire réussissent mieux que les autres1.

Un service pourtant exposé à de nombreuses menaces

Pourtant, l’accessibilité de la restauration universitaire est menacée. La tendance depuis plusieurs années du Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur est, d’une part, de faire augmenter le prix du ticket RU de manière croissante depuis plusieurs années, faisant reposer de plus en plus le prix du ticket RU sur les épaules des étudiants et remettant en cause le principe même du principe social de la restauration universitaire.

D’autre part, le Ministère diminue régulièrement les subventions à destination des CROUS sur ce volet, tout comme pour le logement, alors même que le nombre d’étudiants croit régulièrement.

Ces restrictions budgétaires forcent les CROUS à développer de nouvelles formes de restauration, moins déficitaires que la restauration traditionnelle : cafétérias, food-trucks… Bien que la diversification puisse être potentiellement intéressante pour les étudiants, celle-ci ne doit se faire ni au détriment de la qualité nutritionnelle, ni au détriment d’un tarif social, dans une logique de rentabilité. De plus, ces nouvelles formes ne doivent pas répondre à court terme à des problèmes auxquels il faudrait répondre en profondeur : mise en place d’une réelle pause méridienne garantie pour permettre aux étudiants d’aller manger au restaurant universitaire, échelonnement des sorties de cours pour désengorger les files d’attente…

Cette année, le montant du ticket RU doit être maintenu à son niveau actuel, à 3,25€. Alors que les douze derniers mois ont vu une légère déflation, rien ne pourrait justifier une augmentation de ce dernier. Afin de démocratiser l’enseignement supérieur, afin de lutter contre la précarité étudiante, afin de favoriser la réussite, et afin de garantir une alimentation saine et durable, la FAGE sera attentive à ce que le ticket RU soit maintenu à son niveau actuel.

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