La réforme du master, une évolution nécessaire

07/09/16

L’année dernière, la rentrée universitaire a été rythmée par les décisions de justice obligeant les universités à inscrire des étudiants en master 2, forçant le gouvernement à ouvrir un dossier délicat et controversé.

       Après avoir promulgué un décret autorisant la grande majorité des master 2 à sélectionner à l’entrée, il a fallu discuter de la suite à donner à une situation plus que délicate.

       Si la possibilité pour les master 2 concernés par le décret de sélectionner est en effet prévue par les textes, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’une sélection incohérente avec le fondement même du dispositif Licence-Master-Doctorat (LMD) et de la logique de cycle qui lui incombe. Après diverses consultations et malgré une volonté du Ministère d’avancer sur ce dossier, il est aujourd’hui important de prendre acte de la nécessité de modifier l’arrêté master pour le faire coïncider avec les principes qui se doivent de régir notre enseignement supérieur.

       Depuis plusieurs années, la FAGE propose de mettre en œuvre un système de régulation, Admission Post-Licence (APL) permettant à chacun, en fonction de sa mention de licence, d’intégrer un cycle master compatible. Si des questions se posent quand à la responsabilité de chaque structure administrative vis à vis d’une telle répartition, les établissements, de manière collective doivent assurer à chaque titulaire d’une licence une place en master. L’absence de cohérence existant encore aujourd’hui au sein du bloc master, qui n’en est pas un, doit cesser et il devient nécessaire de permettre à chacun d’avoir un diplôme cohérent.

       Un système de régulation se doit d’être mis en œuvre, engageant tant les établissements, les regroupements et les régions académiques en dernier recours à trouver des solutions pour les néo-licenciés.

       Un travail devra également être mené sur l’organisation des études de droit, de psychologie et de formation aux métiers de l’enseignement qui, de façon aujourd’hui dérogatoire échappent encore au LMD. Si chaque titulaire d’une licence doit pouvoir accéder à un master, chaque étudiant titulaire d’un master 1 doit pouvoir entrer en master 2.

       Une telle réorganisation nécessitera également de repenser les enseignements au cours du cycle : le master 1 doit être une année où commence la spécialisation et non pas une préparation au master 2. Il est aujourd’hui temps d’organiser les enseignements sur deux années, comme cela est prévu par le processus de Bologne. Cette réorganisation permettra également de mettre en œuvre une spécialisation progressive, avec une véritable pédagogie et un débouché cohérent.

La plateforme APL permettra une vrai lisibilité des différentes offres de master, avec un égal accès à l’information. Cette garantie d’égalité est une nécessité puisque chacun doit pouvoir disposer des mêmes chances d’accès quelque soit son université d’origine. Le fait de disposer d’une plateforme permettra d’homogénéiser les informations, de clarifier les conditions d’accès, et de donner la chance à chacun d’accéder à un master de son choix tant que la mention de sa licence est compatible avec la mention de master qu’il demande.

       La FAGE, restera attentive aux pistes ouvertes par le Ministère et portera la volonté d’une véritable réforme de fond, sans système dérogatoire et donnant à chacun sa chance de réussir.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous améliorer votre navigation, réaliser des statistiques de visites et vous donner accès à certaines fonctionnalités comme le tchat. En savoir plus et paramétrer les cookies individuellement