Durant les sessions de formation les jeunes militants de la FAGE ont pu se former à des thématiques variées afin d'appréhender au mieux les responsabilités et les différents engagements associatifs. Échanger sur la construction d’une politique de formation, comprendre l'enjeu du développement durable, maîtriser les enjeux de la démocratie participative, autant de thématiques abordées afin de permettre au plus grand nombre d'être capacité de réussir à agir au quotidien sur les campus.

De plus, ce congrès fut l'occasion d'accueillir les jeunes en services civiques engagés dans les AGORAé mais également dans les projets d’orientation et de santé publique au sein de nos fédérations . A travers des temps spécifiques, ceux-ci ont pu échanger sur l'engagement de terrain et mettre en perspective leurs actions et le projet global de la FAGE.

Deux colloques ont été organisés lors de ce Congrès national concernant l’investissement de la France dans sa jeunesse mais également sur les réformes nécessaires de notre système éducatif pour lutter contre la ségrégation scolaire.

Notre génération est simultanément exposée à de fortes inégalités sociales, notamment scolaires, à une augmentation du taux chômage des jeunes et des perspectives stagnantes de mobilité sociale. Les jeunes font partie des groupes les plus précaires, exposés à un taux de chômage deux fois plus élevés que la moyenne, ils sont exclus de l’accès à de nombreux droits et dispositifs. Alors que l’évolution technologique est quotidienne, la réalité du travail et des compétences qui lui seront nécessaires est mouvante. Ce constat interroge tant un système de protection sociale bâti et entretenu en considérant la jeunesse uniquement par le prisme éducatif et familialiste ainsi que notre système de formation.
Dans un contexte où les choix se sont dirigés vers des dépenses publiques concentrées sur les âges élevés avec le choix d’une large couverture publique en matière de santé et de retraite et un accompagnement de la transition vers l’âge adulte qui reste du principal ressort des solidarités familiales, nous sommes en droit de nous demander : La France investit-elle suffisamment dans sa jeunesse ?

Il est nécessaire d’apporter rapidement des solutions structurantes, globales et ambitieuses pour répondre à la précarité des jeunes et construire une société plus juste et plus émancipatrice. Ces solutions concernent tout autant l’accès aux minimas sociaux, l’accès aux droits réels que l’accès à l’engagement ou la mobilité.

Ce premier colloque a été introduit par Léa MEISTER, Présidente de l’ESU apportant un regard sur la situation de la jeunesse en Europe. Animé par Tommy VEYRAT, Président de l’AFGES, le premier débat a accueilli Tom CHEVALIER (chercheur à Sciences Po), Emilie TRIGO (UNSA) et Alexandre LEROY (Président de la FAGE).

Parcours d’autonomie semé d’embûches, accès inégal et complexe à l’emploi, chômage structurel, système de protection sociale insuffisant : la peur du déclassement est de plus en plus ancrée chez les jeunes, y compris chez les diplômé.e.s. Cette réalité, alors que le diplôme constitue encore une garantie d’intégration, alimente depuis des années les logiques de concurrence scolaire et d’individualisme. Pire, elle semble aussi avoir influé sur les politiques éducatives, renforçant encore l’inégalité du système éducatif français : les jeunes sont de plus en plus dépendants de leurs origines sociales et les écarts entre les vainqueurs et les vaincus de cette compétition, souvent désignes avant même d’avoir conscience de concourir, se creusent inexorablement.

Consciente de ce phénomène de ségrégation scolaire, la FAGE a apporté son soutien à la réforme du collège et prône des réformes dans le secondaire et le supérieur allant dans le sens d’un système qui intègre, qui inclut et génère l’équité. Changement de paradigme pédagogique, renforcement de l’autonomie des équipes, mixité sociale dans les établissements, réforme du lycée et du premier cycle universitaire : quels leviers pour un système éducatif plus équitable et efficace ?

Le second colloque a quant à lui été animé par Jimmy LOSFELD (Délégué Général de la FAGE). Une introduction a été effectuée par Pierre MONQUET, Vice-Président du Syndicat Général des Lycéens. Coralie BINDER (Chargée des affaires académiques de la FAGE), Frédéric SEVE (Secrétaire Général du SGEN-CFDT), Marc-Olivier PADIS (Directeur des études de Terra Nova) et Marie-Hélène JEANNERET (Vice-Présidente en charge de la formation - Paris Descartes).

Les tribunes ont débuté par un message vidéo de Patrick KANNER, Ministre de la Jeunesse. Dans celui-ci, le Ministre a insisté sur le rôle de la FAGE dans l’amélioration des conditions de vie des jeunes depuis 2012 et a salué la force de notre projet associatif.

Hélène GRIMBELLE, Secrétaire Nationale de la Ligue de l’Enseignement, a ensuite pris la parole pour rappeler les missions de son organisation et appelé à une réforme du lycée afin de démocratiser davantage l’accès à l’enseignement supérieur.

Malia BOUATTIA, Présidente de la National Union Student - United Kingdom, a exposé la situation actuelle de la jeunesse dans son pays : augmentation des frais d’inscription, réduction des bourses, etc. Elle a appelé à la solidarité des étudiants français et a mis en garde les militants de la FAGE.

Pascale COTTON, Vice-Présidente de la CFTC, a pris ensuite la parole pour féliciter la FAGE pour son action récente et l’ouverture de nouveaux droits pour les jeunes.

Jean-Loup SALZMANN, Président de la CPU, est également intervenu lors de ce temps de tribune pour encourager les étudiants à continuer de s’engager dans les établissements d’enseignement supérieur.

Laurent BERGER, Secrétaire Général de la CFDT, a clôturé ces tribunes en saluant l’action réformiste des militants de la FAGE ces dernières années et a appelé notre génération à accentuer son investissement dans la société.

Cette 27ème édition du Congrès a également été l’occasion d’organiser la deuxième édition de la project fair.

27 projets étaient ainsi présentés. Les militants présents ont ainsi pu se rendre compte de la diversité des actions portées par le réseau et échanger avec des porteurs de projet pour imaginer comment retranscrire dans leur contexte une initiative les ayant séduits. Ce temps a également été l’occasion de découvrir la dernière version de Ccloé, le calculateur carbone libre des organisations étudiantes. Des partenaires de la FAGE étaient présents durant ce temps afin de présenter eux aussi leurs actions : le CNAJEP et Erasmus+, l’Union National de l’Habitat des Jeunes, la JOC et Paris 2018.

En point d’orgue de ce moment, le « Pitch ton projet », une présentation dynamique lors de laquelle le porteur de projet expose son initiative en 60 secondes. Chaque congressiste a été amené? a? évaluer les projets présentes au travers d’une échelle de perception.

Se sont finalement distingués les projets :
- De l’ANESF sur leur lexique de la maïeutique, traduit en 8 langues, pour faciliter les échanges avec les personnes (patientes, proches, professionnels de santé…)
- De la FAEP sur leur projet de solidarité avec les réfugiés de Calais, avec, notamment une collecte de vêtements, nourriture et produits divers
- De l’ANEPF avec le projet Medic’ation, une campagne globale pour informer et sensibiliser un large public autour de la médication.

Le dernier temps fort de ce XXVIIe Congrès national de la FAGE a été l’Assemblée Générale ordinaire avec deux temps : la clôture des Etats Généraux de la Démocratisation de l’enseignement supérieur et le renouvellement du bureau national.

Ce moment a été marqué par la fin de l’engagement au sein de la FAGE d’Alexandre LEROY, Président depuis septembre 2014. Portant la liste candidate “L’audace d’agir pour une société de progrès”, Jimmy LOSFELD a été élu à la présidence de l’organisation.