Budget 2017 : Une augmentation historique, des engagements nécessaires !

04/01/17

Le 12 décembre dernier a eu lieu une présentation de la répartition de la subvention pour charges de service public à destination des établissements publics d’enseignement supérieur, laquelle correspond à la plus grande partie des ressources des universités et écoles. Cette présentation est intervenue dans un contexte particulier. C’est le dernier budget du quinquennat, il vient donc en conclusion de cinq années de politique à destination des établissements publics d’enseignement supérieur. La FAGE a saisi cette opportunité pour dresser quelques éléments de bilan.

Au cours de ces cinq années, nous avons pu voir l’émergence de nouveaux acteurs territoriaux, les Communautés d’Universités et d'Établissements mais aussi d’établissements fusionnés. Clés de voûte d’une politique de site et d’une action concertée sur un territoire, ils se voient progressivement dotés de moyens pour se structurer au moment où, sauf exceptions, ils se stabilisent.

Sous les effets conjugués d’une meilleure réussite au baccalauréat, d’une attractivité croissante de l’enseignement supérieur et de l’augmentation démographique avec une stabilisation des frais d’inscriptions, la massification de l’enseignement supérieur amène progressivement à une démocratisation de l’accès aux études supérieures. Cette massification relève d’un enjeu économique et la démocratisation d’un enjeu social majeur, c’est pourquoi la dynamique en cours doit être saluée et amplifiée. Cependant, l’augmentation du nombre d’étudiants s’est vue accompagnée d’une croissance limitée du budget des établissements pour répondre en partie aux besoins de fonctionnement.

La dynamique dans laquelle s’inscrit ce budget est historique, avec une hausse initiale du budget total à hauteur de 850 millions, bien que partiellement taillée par le Parlement. Considérant que la majeure partie de l’augmentation vient compenser une nouvelle politique volontariste à destination des personnels de l’ESR, il est encore insuffisant pour faire face aux enjeux de demain. La FAGE se veut pragmatique et attend de l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle des engagements clairs en faveur d’une politique pluriannuelle d’augmentation budgétaire. Cette attente n’est pas incantatoire, elle est impérative tandis que les besoins ont été estimés par France Stratégie à plus de 11 milliards d’euros supplémentaires pour que notre système d’enseignement supérieur puisse pleinement remplir ses missions à l’horizon 2027.

La démocratisation de l’accès à l’ESR doit s’amplifier avec le déploiement du Compte Personnel d’Activité et la montée en charge de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). La diversification des publics qu’elle induit requiert des évolutions structurelles au niveau de l’organisation des formations appuyées par des dispositifs d’accompagnement et un usage intelligent des outils numériques. Ce n’est qu’en conjuguant une réforme structurelle à un investissement suffisant que l’on pourra consacrer la démocratisation de la réussite dans l’enseignement supérieur.

Cependant, si certains établissements ont pu retrouver l’équilibre, la FAGE sera vigilante d’une part à ce que l’augmentation des moyens permette de rouvrir les plans de retour à l’équilibre mais aussi à ce qu’une réponse soit apportée aux établissements faisant face à un coup dur exceptionnel et non structurel.

Enfin certaines inconnues subsistent pour le financement de nouvelles mesures, et notamment de l’aide à la mobilité qui doit venir consacrer le droit à la poursuite d’études, objet de la réforme Master que la FAGE a appelé de ses vœux.

A l’occasion de la présentation de ce budget, la FAGE souhaitait saluer la dynamique enclenchée mais appelle à des engagements pluriannuels à la hauteur des enjeux. Dans ce contexte, la FAGE a pris la responsabilité de s’abstenir au vote lors de ce CNESER pour rappeler l’ensemble des enjeux qui subsistent en matière budgétaire. Elle attend des engagements forts de l’ensemble des candidats à la présidentielle pour reconnaître l’enseignement supérieur comme un investissement nécessaire à l’avenir et sera vigilante à ce que le gouvernement ou celui qui lui succèdera ne revienne pas sur la dynamique enclenchée.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous améliorer votre navigation, réaliser des statistiques de visites et vous donner accès à certaines fonctionnalités comme le tchat. En savoir plus et paramétrer les cookies individuellement