Etat du mal logement en France : un constat alarmant

06/02/19

Vendredi dernier s’est tenue la 24ème Remise du Rapport Annuel de l’état du mal-logement par la Fondation Abbé Pierre. Avec un angle 2019 axé sur les personnes sortant d’institutions pénitentiaires, psychiatriques ou de protection de l’enfance, les conditions de vie et de logement de ces populations sont alarmantes.

Les jeunes sortant de ces institutions se confrontent aux difficultés que rencontrent tous les jeunes aujourd’hui, avec un accès aux aides sociales parfois impossible. Ils doivent, par ailleurs, se confronter à la stigmatisation du à leur parcours au sein de ces institutions. Ainsi, pour ces jeunes, l’accès à un logement décent est d’autant plus compliqué.

A la sortie de ces institutions, les « sorties sèches » concernent une grande majorité des demandeurs de logement. La sortie sèche se caractérise par un refus de la part des bailleurs d’accéder à un logement et doivent donc se reposer sur leur famille ou proches, s'ils en ont, ou terminent dans la rue.

Cela met en avant plusieurs problématiques, avec d'une part un manque d’accompagnement et de soutien pendant le séjour en institution, et d'autre part l'incompatibilité de notre système d'aides sociales a ces populations, étant malheureusement souvent en incapacité d’effectuer les démarches, avec des systèmes d'accompagnement souvent trop saturés.

Dans le cas précis des bénéficiaires de l’Aide Spécifique à l’Enfance, il faut savoir que 25% d'entre eux connaissent la rue dans l’année qui suit la fin de leur droit. A l’heure actuelle, la mise en place du contrat jeunes majeurs dépend de la volonté des collectivités, rendant cette aide peu efficiente sur le territoire alors qu’elle est vitale pour les jeunes. Le ministre Julien Denormandie a été interpellé sur le fait de rendre ce dispositif obligatoire, mais la question est restée sans réponse. Le sujet repose désormais sur les épaules du nouveau secrétaire d’état fraichement nommé, Adrien Taquet.

Un gros point a été fait sur la lutte contre les marchands de sommeil, ces bailleurs qui louent des logements insalubres a des prix élevés. La solution : développer le parc social. Même si le gouvernement a durci la ligne envers ces pratiques, l’introduction de la possibilité d’achat des HLM dans la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018représente le risque d’une diminution forte du parc immobilier à tarification sociale. Par exemple, le Royaume-Uni en paie actuellement les pots cassés suite à l’introduction de ce même principe par Margaret Thatcher, ancienne première ministre. Il est donc primordial de s’appuyer sur les acteurs qui sont en mesure de développer ce parc de logements sociaux.

La remise du rapport s’est clôturée par la présentation de la Campagne « Soyons Humains » de la Fondation Abbé Pierre sur les mobiliers urbains anti-sdf installés dans les villes : un geste citoyen et rapide à faire depuis son smartphone pour répertorier ces dispositifs totalement en dehors des valeurs de solidarité et d’humanisme. Cette campagne donnera bientôt lieu à la création d’une charte des droits du SDF, afin de rappeler qu’une personne sans domicile fixe... reste une personne.

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