Nouvelle université à Toulon : diplômes à vendre !

12/11/2012

Le 12 novembre 2012, l'Université de Fernando Pessoa (UFP) ouvrira ses portes à Toulon. Il s'agit d'une antenne en France de l'université du même nom domiciliée à Porto au Portugal. Sous couvert des dernières directives européennes l'UFP France revendique le droit de dispenser à Toulon des formations de santé en particulier de pharmacologie, d'orthophonie et d'odontologie ouvertes aux étudiants français.

Interpellés par cette nouvelle l'ANEPF (Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France), la FNEO (Fédération Nationale des Étudiants en Orthophonie) et l'UNECD (Union National des Étudiants en Chirurgie Dentaire), toutes trois adhérentes à la FAGE, ont légitimement demandé à en savoir plus sur lesdites formations et leurs conditions d'application.

Pour la FAGE, cet établissement à caractère privé va à l'encontre du principe même de démocratisation de l'enseignement supérieur prôné et défendu par les étudiants.

Via le caractère privé de l'établissement, le coût des formations reviendra jusqu'à 9500 euros par an. Alors qu'en France, pour ces formations publiques , les frais d'inscriptions sont compris entre 181 euros à 500 euros.

De plus l'UFP France détourne directement le système français des formations de santé. En effet, les cursus susnommés sont soumis à une régulation des étudiants en lien avec les besoins de la profession et les capacités d'accueil des étudiants en stage.

Se pose alors la question de la qualité d'une formation dont la pratique et la clinique seraient décorrélées alors qu'elles sont indispensables aux études de santé.

L'inquiétude est d'autant plus forte que l'Université de Fernando Pessoa portugaise est décriée au Portugal pour la qualité de ses diplômes. De nombreuses zones d'ombre demeurent quant aux raisons politiques qui ont conduit l'établissement à s'installer dans la ville de Toulon.

La FAGE dénonce ce système de concurrence, qui vient remettre en question l'égalité d'accès aux formations, et crée un système à deux vitesses permettant à certains étudiants de s'offrir un passe-droit. L'établissement permet de contourner un processus français de sélection déjà lourd à porter pour les étudiants de première année et vient alors renforcer les inégalités existantes.

La FAGE s'inquiète de l'implantation silencieuse de ce type d'établissement qui conduira à agrandir la brèche de la sélection sociale par une nouvelle forme de privatisation de l'enseignement supérieur.

La FAGE demande que les pouvoirs publics mettent en oeuvre les moyens nécessaires afin d'aboutir à l'avortement de cet établissement et rappelle son attachement à un enseignement supérieur public et accessible à tous.

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