Publication de l’avis du CESE : Le Service Civique : quel bilan, quelles perspectives ?

31/05/17

C’est devant un hémicycle du Palais d’Iéna plein que le Conseil Économique Social et Environnemental a adopté définitivement l’avis “Le Service Civique : quel bilan, quelle perspectives ?”. Véritable point d’étape concordant avec la fin du quinquennat de François Hollande qui aura placé le volontariat en service civique au coeur de la “Priorité Jeunesse” et de la promotion de l’engagement, l’avis du CESE pose des constats et des réflexions nécessaires à l’heure de la montée en gamme du dispositif.

L’avis de Julien Blanchet et de Jean-François Serres questionne l’aspect profondément sociétal de la question du service civique, et plus globalement du service national. Objet de tous les mythes politiques et les luttes symboliques, le service national, qu’il soit militaire ou civique, obligatoire ou universel, fait débat sur la scène politique et dans le champ social. A ce titre, la campagne présidentielle de 2017 aura été particulièrement marquée par les prises de positions sur le sujet, tant l’ensemble des candidats y sont allés de leur petite proposition démagogique sur le service national obligatoire.

En soulignant l’importance de ce débat, l’avis du CESE met en lumière le débat sur la nécessité ou non de rendre obligatoire le service civique, et met en avant les contraintes financières et légales qui s’opposent à un service civique obligatoire. L’avis souligne par ailleurs la philosophie de l’engagement portée par les acteurs associatifs et syndicaux, contraire à toute idée d’obligation, malgré une volonté croissante de la classe politique de “rééduquer la jeunesse” au travers d’un engagement obligatoire.

Sur le dispositif en lui-même, l’avis souligne le long chemin parcouru par le dispositif et sa montée en charge progressive. Tout en soulignant le rôle central des structures d’accueil dans la réussite du service civique, l’avis décortique la montée en charge progressive du dispositif depuis 2010 et de ses impacts. Les impacts positifs pour le volontaire, les structures d’accueil et la société ne faisant aucun doute, l’avis pose néanmoins quelques précautions quant au dispositif.

En effet, l’universalisation progressive du service civique pose aujourd’hui de nombreuses questions, faisant peser des risques sur le dispositif. Les risques de substitution à l’emploi et de concurrence avec le bénévolat posent de vraies questions, de même que l’accès au service civique en milieu rural et la question du tutorat pour les structures ayant peu de moyens. Enfin, la question de l’élargissement du service civique aux établissements publics pose une vraie question tant en termes de qualité des missions que de substitution à l’emploi ou aux interventions associatives.

L’avis s’achève sur des perspectives positives sur les évolutions du dispositif, afin de réaffirmer son caractère volontaire, sa mixité sociale et sa place dans le parcours d’éducation à la citoyenneté. Il est également souligné la nécessité de mieux définir les missions afin de lutter contre les risques de substitution à l’emploi, tout en augmentant le nombre de missions et la valorisation du dispositif pour le rendre réellement universel. Enfin, l’avis préconise d’ajuster la gouvernance et les moyens financiers à la hauteur de l’universalisation du dispositif.

Revoir la plénière sur le service civique

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