Jeunesse, citoyenneté, défense et service national : la FAGE publie sa contribution

12/12/17

Régulièrement pointés du doigt par les discours politiques et les images médiatiques, les jeunes ne semblent que très rarement pouvoir trouver grâce aux yeux d’une opinion publique qui ne voit dans chaque génération qu’un recul par rapport à la précédente. Alors que les jeunes connaissent aujourd’hui une situation sociale critique, marquée par la précarité et le chômage, ils ne sont perçus que comme un problème qu’il faudrait résoudre et pas comme des citoyens à part entière.

A ce titre, les élections présidentielles de 2017 furent l’occasion d’un véritable déferlement de propositions démagogiques visant à « recadrer » une jeunesse qui serait la source de tous les maux : radicalisation, délinquance, abstention, apathie et subversion. Des jeunes qui ne s’engageraient plus, devraient « renouer » avec la société par un service civique obligatoire, et des jeunes prompts à la radicalisation et aux pensées antirépublicaines devraient passer par un service national assurant de remettre chaque jeune dans le droit chemin. La FAGE avait eu l’occasion de rappeler avec fermeté son opposition à la mise en place d’un service national obligatoire.

La classe politique semble tomber d’accord sur la désignation des jeunes comme un problème public qui devrait être redressé, occultant totalement l’urgence sociale et éducative de la jeunesse.

Loin de vouloir assurer à tous les jeunes une protection sociale adéquate et un accès de toutes et tous à l’éducation supérieure, cette vision négative de la jeunesse occulte intégralement l’engagement quotidien de milliers de jeunes. Loin d’être cette génération « désengagée » dépeinte dans les discours publics, les jeunes s’engagent plus que toutes les générations précédentes. Et si l’on peut s’interroger sur la baisse de la participation électorale des jeunes, il est urgent de constater le niveau sans précédent d’engagement de la jeunesse. Le volontariat en service civique ou à l’international, le bénévolat associatif, l’engagement syndical ou politique ou encore l’engagement numérique, sont autant de formes nouvelles ou anciennes qui atteignent des niveaux sans précédent.

Il est dès lors faux et mensonger de désigner les jeunes comme repliés sur eux-mêmes, déconnectés de la vie publique et désintéressés des grands enjeux contemporains, quand il s’agît simplement d’une mutation des formes d’expression et de participation politique. En 2016, l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP) a montré que la part de jeunes de 18 à 30 ans qui s’engageaient bénévolement en 2016 était de 35%, contre 26% en 2015. Outre l’engagement bénévole, plus de 90 000 jeunes effectuent chaque année un service civique, et 15 000 jeunes s’engagent chaque année dans la réserve.

En conséquence, la promesse de campagne du Président de la République de rétablir un véritable « service national universel » apparaît profondément déconnectée des besoins des jeunes et bien plus au service d’un discours politique.

Alors que les débats restent importants, et les contours de ce projet de « service national universel » encore flous, il est urgent de passer en revue arguments et contraintes, et de proposer une alternative effective qui assure une véritable émancipation des jeunes. Ce sont tous ces éléments que vous retrouverez dans la contribution de la FAGE relatif au rapport de la jeunesse à la défense, à la citoyenneté et au service national.

La FAGE a également pu être auditionnée et a pu faire part de ses contre-propositions lors d’une audition à l’Assemblée Nationale mais également grâce à ses représentations au sein des multiples instances et conseils, notamment la Commission Armée Jeunesse (CAJ).

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous améliorer votre navigation, réaliser des statistiques de visites et vous donner accès à certaines fonctionnalités comme le tchat. En savoir plus et paramétrer les cookies individuellement