La stratégie nationale de santé a pour objectif de définir les grandes priorités pour la période 2018-2022. Afin de construire une approche ambitieuse, Agnès Buzin a lancé au cours du deuxième semestre 2017 une large concertation auprès des acteurs de la santé, professionnels, syndicats, mais aussi des citoyens au travers d’une plateforme numérique. Chacun a eu l'occasion de partager ses observations autour des quatre axes prioritaires qui avaient été identifiés à la suite d’un rapport sorti par le Haut conseil de la santé publique.

Les 4 axes mis en avant dans la SNS sont les suivants :

• Mettre en place une politique de promotion de la santé, incluant la prévention, dans tous les milieux et tout au long de la vie ;

• Lutter contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé ;

• Garantir la qualité, la sécurité et la pertinence des prises en charge à chaque étape du parcours de santé ;

• Innover pour transformer notre système de santé en réaffirmant la place des usagers.

L’introduction de la stratégie rappelle « le principe porte? par l’Organisation Mondiale de la Sante?, selon lequel la sante? doit être un objectif de toutes les politiques publiques menées en France et dans le monde.»

L’actualité récente et la décision de rompre avec le modèle de sécurité sociale étudiante comme un régime spécifique pour les faire entrer dans le droit commun engendre des questionnements. En effet, les mutuelles étudiantes en plus de gérer le régime obligatoire avaient une mission de prévention auprès du public étudiant. Si la gestion de cette mission faisait l’objet de vives critiques, il s’agit de savoir comment les pouvoirs publics entendent accompagner cette période de transition sans voir l’accès à la santé diminuer pour une population fragile.

Plusieurs éléments viennent répondre à cet enjeu et notamment la volonté de mettre en place des actions de promotion de la santé dans des champs identifiés : santé sexuelle, stress, addictions. Nous pouvons d’ailleurs saluer la volonté de laisser dans ce cadre la place aux acteurs de terrain que sont les associations étudiantes vectrices de prévention par les pairs. Enfin, dans la lignée des promesses engagées par le gouvernement, une vigilance particulière sera apportée à l’amélioration du traitement par l’assurance maladie des dossiers des étudiants et de l’accès à des soins de proximité. La FAGE, au travers de son réseau d’associations et d’élus sera attentive au développement des services de santé universitaires ainsi qu'aux liens avec les réseaux de santé, parmi lesquels les professionnels libéraux.

Au-delà de la question des étudiants, la SNS fixe des sujets prioritaires pour la santé des jeunes. Toujours dans une démarche de prévention et de réduction des risques, on retrouve un objectif visant à « prévenir l’entrée dans la pratique addictive » ainsi qu'à « réduire les prévalences des pratiques addictives et leurs conséquences nocives ». Les risques liés aux conduites addictives font partie des préoccupations du réseau de la FAGE et le travail de construction d’une campagne en ce sens s’inscrit donc dans la ligne générale qui émane de la consultation des acteurs de la santé.

D’autres problématiques sur lesquelles la FAGE s'est investie, et continue à le faire, avec ses partenaires figurent dans les objectifs de la SNS. C’est le cas de la sécurité routière sur laquelle la FAGE est engagée depuis de nombreuses années, notamment dans le cadre de l’organisation d’événements festifs responsables !

Enfin, on notera un volet sur un sujet très présent dans les campagnes de prévention et de promotion de la santé de la FAGE : « Promouvoir la santé sexuelle et l’éducation à la sexualité. » Dans un contexte où le recours aux moyens de contraception et de prévention des IST peut être critiqué par des franges conservatrices, il est essentiel de renforcer l’information auprès des jeunes sur la sexualité. Nous aurons donc à cœur de mettre en capacité toujours plus d’associations afin de sensibiliser et d'informer les jeunes grâce à différents outils ludo pédagogiques, comme nos jeux « Sexe et chocolat » ou encore "Dialogue en tête-à-tête".

La FAGE jouit d’un important réseau, très actif, d’étudiants en formation en santé. Au travers de la SNS, le ministère des Solidarités et de la Santé a souhaité répondre aux demandes formulées par les fédérations de santé et la FAGE. On y trouve notamment des engagements sur l’intégration universitaire des formations de santé. Demandée par la FAGE et son réseau depuis de nombreuses années, nous serons attentifs à ce que la mission lancée conjointement avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation soit menée à bien. Si cette intégration représente un enjeu pour les conditions de vie et d’études des futurs professionnels de santé, il en va également de la création d’espace de réflexion et d’apprentissage commun. Mieux se former dans une approche d’interprofessionnalité, c’est permettre de renforcer le lien entre les acteurs de la santé de demain avec pour objectif de proposer un parcours de soins de meilleure qualité aux usagers. Dans cette optique, le développement de stages en ambulatoire, l’expérimentation du service sanitaire ou encore la création de professions intermédiaires comme les infirmiers de pratiques avancées semblent être des mesures ambitieuses.

La question de la santé des étudiants et plus largement des jeunes est un des piliers de la démarche d’innovation sociale à la FAGE. Cela se caractérise par la mise en place d’actions au local par les associations du réseau, mais aussi dans les AGORAé afin d’agir largement sur la précarité financière, sociale ou sanitaire des jeunes. Les lignes fixées par la stratégie nationale de santé sont ambitieuses et en accord avec les aspirations de notre réseau, la FAGE et ses fédérations seront attaentives à leur application concrète dans les cinq prochaines années.