Note de Bercy, ne sacrifions pas notre modèle social !

30/05/18

Le 18 mai dernier, une note de la direction du budget relative à la réduction des dépenses de l’État a été rendue publique par Le Monde. Cette note émet notamment comme piste de travail la réduction des bourses sur critères sociaux et des Aides Personnalisées au Logement (APL)

« Transformer les prestations sociales » : derrière un titre à l’apparence rassembleur se cache pour autant le projet d’un nouveau coup de massue sur le budget des plus précaires de notre pays. Maitriser la dépense publique est ici le maitre mot.

Cette note dénonce ainsi un système de bourses sur critères sociaux jugé trop clément avec les étudiants, « faiblement ciblé », avec un « rythme de revalorisation trop important ». Les qualificatifs ne manquent pas pour dénoncer une aide sociale pourtant primordiale pour des milliers d’étudiants et l’on redécouvre ici le mépris de celles et ceux qui riaient de l’impact de la baisse récente de 5€ des Aides au Logement.

« C’est le prix à payer pour maintenir les 3% de Bruxelles » nous dira-t-on. Un prix que les jeunes payent chaque année face à la complexité d’accès aux dispositifs et à la montée exponentielle du coût de la rentrée étudiante. Ce « prix à payer » des pistes explosives proposées par Bercy, il le sera une fois de plus par nous, les jeunes.

Touchés de plein fouet par un chômage massif, en proie aux mutations économiques qui transforment le monde de l’emploi et les incertitudes professionnelles qui les accompagnent les jeunes sont une nouvelle fois la cible de la politique du couperet. La baisse des APL cet été fut ainsi le premier signal d’alarme de cette remise en question des dispositifs d’accompagnement des plus fragiles.

La FAGE porte depuis plusieurs années une volonté de réforme de notre système social étudiant. Injuste par la présence de la demi-part fiscale qui favorise les plus aisés, limité pour les étudiants issus de la classe moyenne, une transformation d’ampleur est légitime pour lui rendre sa vocation réelle d’accompagnement des plus fragiles.

Mais à l’heure où le gouvernement annonce vouloir amener les jeunes à la qualification et à l’emploi par une réforme ambitieuse de l’enseignement supérieur et un investissement conséquent sur la formation professionnelle, il serait un non-sens de voir remis en question l’accompagnement qui permet à chacun de trouver sa place en formation ou en emploi, de détruire ce filet de sécurité qui fait la force de notre modèle social.

Fait symbolique par ailleurs, quelques jours avant cette note étaient publiés les résultats très positifs de la « Garantie Jeunes », dispositif d’insertion et d’accompagnement obtenu par la FAGE lors des négociations relatives à la loi travail dont l’universalisation est aujourd’hui portée par beaucoup comme une solution d’avenir.

Si la FAGE partage donc l’impérieuse nécessité d’une réorganisation des aides sociales, elle ne cautionnera pas une nouvelle attaque au portefeuille des jeunes. La FAGE sera présente à toutes les négociations qui seront ouvertes pour entamer une transformation réelle du système d’aides sociales mais elle combattra en revanche avec la plus grande fermeté une nouvelle politique du rabot, en rappelant une nouvelle fois au gouvernement qu’aucune réforme sociale ne saurait être juste si elle s’accompagne d’austérité.

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