DP - Indicateur du coût de la rentrée 2018

27/08/2018

La FAGE publiait en 2002 son premier indicateur du coût de la rentrée étudiante. En 2018 et pour la première fois depuis de nombreuses années, le coût global de la rentrée est en diminution ! Il faut souligner que pour la première fois, et grâce à des réformes demandées par la FAGE, le prix moyen d’une rentrée enregistre une diminution significative de 6.79%. Si l’enveloppe que devront consacrer les étudiants à la rentrée est en diminution par rapport à 2017, les frais de la vie courante ne diminuent que légèrement et les inégalités restent très importantes au sein de la population étudiante. 

Après des années de scandales et de mauvaise gestion, les mutuelles étudiantes privées ne gèrent plus la part obligatoire de la sécurité sociale des étudiants. La fin du régime de sécurité sociale étudiant (RSSE) et leur rattachement au régime général de la caisse national d’assurance maladie, va permettre la suppression de la cotisation de 217€ de frais de sécurité sociale que payaient les étudiants. Cette mesure a un impact significatif alors qu’en moyenne un tiers des étudiants renoncent à leurs soins pour des raisons financières. Au total c’est 100 millions d’euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour près d’un million d’étudiants. Pour l’ensemble des 1,8 millions d’étudiants autrefois bénéficiaires du régime défaillant de sécurité sociale étudiant, ils bénéficient désormais d’un régime plus efficace, des délais de remboursement plus raisonnables, et donc un meilleur accès au soin. 

Cette exonération historique des frais de sécurité sociale pour l’ensemble des étudiants est la principale cause de la diminution du coût de la rentrée 2018. Et si les frais d’inscription à l’université sont pour la première fois en diminution de 7,61%, il faut nuancer cette baisse avec la création de la contribution vie étudiante (CVE-C) de 90€ pour les étudiants non-boursiers. Cette dernière vient raboter partiellement le gain de pouvoir d’achat lié à la fin du RSSE, mais à l’avantage d’être fléchée exclusivement vers les politiques de vie étudiante. Financement des initiatives étudiantes, des politiques de prévention et de promotion de la santé, du sport et de la culture, la CVE-C va permettre le développement concret de la vie étudiante sur les campus, l’amélioration des conditions de vie et d’épanouissement, vecteurs de réussite incontestables pour l’ensemble des étudiants. 

Ces changements majeurs sont une petite révolution pour le portefeuille des étudiants, mais ils sont eux aussi à nuancer avec des augmentations désormais habituelles sur d’autres postes de dépense centraux dans le parcours d’un jeune. 

De nombreux établissements d’enseignement supérieur, parfois même des composantes d’universités, continuent de faire flamber leurs frais de scolarité. On ne parle pas seulement d’établissements privés mais aussi de plus en plus de publics qui cèdent à la logique mercantile et augmentent de plusieurs milliers d’euros leurs frais d’inscription. La conséquence directe de cette politique est l’endettement des étudiants et l’accentuation des inégalités sociales dans l’accès et la réussite des formations les plus onéreuses. La FAGE a exigé un moratoire sur la question de ces augmentations au sein du conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce moratoire doit nous permettre de remettre au coeur des débats la question du financement de l’enseignement supérieur et la concrétisation d’un pacte pour l’éducation, juste et ambitieux, pour garantir l’élévation du niveau de qualification des nouvelles générations et plus de justice sociale dans les études. 

L’accès au logement est une des étapes primordiales du parcours d’autonomie d’un jeune mais aussi un préalable important à la libre orientation et à l’accès à l’enseignement supérieur. Force est de constater que l’inflation sur le parc locatif, en particulier sur les petites surfaces, est une constante année après année. La FAGE se félicite d’avoir obtenu la généralisation du dispositif VISALE qui va permettre un accès facilité à une garantie locative, mais ne suffira pas à enrayer l’augmentation des prix des loyers. Il est plus que nécessaire que le gouvernement concrétise sa promesse de construction de 60 000 logements étudiants, l’augmentation du nombre de logements étant la seule garantie pour contrôler l’inflation. 

Finalement, si certaines mesures attendues soulagent la rentrée qui avait explosé ces dernières années, le quotidien d’un étudiant en 2018 ne s’annonce pas beaucoup moins rude que l’année dernière. Les inégalités d’accès aux études, à la réussite, à l’insertion ne pourront se résorber que par une politique sociale ambitieuse : celle-ci ne pourra faire l’économie d’un investissement massif dans l’enseignement supérieur. C’est le prix de la démocratisation, mais aussi celui de la construction d’un contrat social juste et serein entre les jeunes et la Nation !

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