Vote du budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche au CNESER : un refus unanime et historique de la communauté !

04/12/2019

Soumis au vote lors du CNESER plénier du 20 novembre, le budget de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’innovation a été rejeté à l’unanimité (soit 62 voix) par l’assemblée.

Cette sentence est historique. L’unanimité marque une fois de plus la crise profonde traversée par l’Enseignement Supérieur et la Recherche Française accompagnée d’une opposition grandissante de la communauté universitaire et scientifique face au manque de réponse et d’investissement de l’Etat. 

Parmi les motifs invoqués, le manque de financement dédié à la réforme de l’entrée dans les études de santé, le manque d’investissement dans l’application de la loi Orientation et Réussite des Etudiants et la non prise en compte de l’augmentation de la démographie étudiante sont particulièrement soulignés par la FAGE. Pour rappel le taux d’encadrement ne cesse de diminuer chaque année et est passé de 9,8 en 2013 à 8,9 en 2018, impactant directement les conditions d’études et de travail. La réponse apportée par le ministère, ainsi que la justification de la compensation par la somme versée via les dialogues de gestion n’est pas une réponse cohérente face au sous-financement systémique de l’enseignement supérieur.   

Outre ces réformes, le manque de financement chronique alloué tant à la vie étudiante qu’aux besoins de ressources humaines des universités, ainsi qu’à la recherche finissent par provoquer une colère grandissante chez les organisations présentes. Les défis des universités sont impossibles à relever sans un budget à la hauteur des enjeux : augmentation du nombre d’étudiants, besoin d’accompagnement personnalisé, précarité étudiante. 

Ces constats sont d’autant plus amers que le matin précédent, l’ensemble du CNESER adoptait une motion contre la précarité étudiante déposée par la FAGE, l’UNEF et l’Alternative. 

À ce même CNESER, la répartition de la subvention pour charge de service publique, qui représente en moyenne plus de 75% du budget d’une université, a également été rejetée par les représentants. De grands écarts sont en effet à noter entre super établissement dans lesquels l'investissement est plus importants que pour d'autres universités sous-dotées. La somme attribuée ne marque en effet aucune cohérence avec le nombre d’étudiant accueillis. 

A l’heure ou notre pays est encore l’un des plus inégalitaire en termes d’éducation à l’échelle de l’OCDE, il devient de plus en plus urgent que l’Etat investisse de manière plus conséquente et pérenne dans l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation. Si nous voulons garantir la survie de ce service public, l’émancipation de la population, la lutte contre les inégalités, la lutte contre le chômage massif ... Alors le gouvernement doit prendre ses responsabilités. 

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