Une situation alarmante des étudiant.e.s face au confinement

16/04/2020

Ce lundi, le Président de la République a annoncé le prolongement du confinement en réponse à la pandémie de Covid-19, déjà en place depuis un plus d’un mois. Ces mesures bien que nécessaires, impactent profondément le monde étudiant, que ce soit au niveau des études comme au niveau social.

Celles-ci dégradent la situation financière des étudiant.e.s qui pour la moitié d’entre eux.elles, se doivent d’exercer une activité salariale afin de subvenir à leurs besoins. La précarité étudiante est une réalité en France depuis de très nombreuses années. La démocratisation de l’enseignement supérieur, l’augmentation du coût de la vie et la non-augmentation, voire la diminution, des aides sociales ces dernières années sont des facteurs qui sont venus la renforcer. Pour rappel, 38% de la population étudiante est boursière et 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté en France selon une enquête de l’INSEE publiée en 2018. Aujourd’hui, plusieurs facteurs viennent aggraver la situation en ce temps de crise. 

Tout d’abord, l’accès à une alimentation de qualité. En effet, de nombreux étudiants mangeaient quotidiennement dans les restaurants universitaires et n’en ont plus la possibilité. Ils se voient donc contraints d’acheter leurs aliments en grande surface, rendant ainsi les repas plus chers et parfois moins nombreux. 

Ensuite, la perte d’une activité rémunérée crée, chez beaucoup d’étudiant.es, une perte de revenus massive à la fin du mois, rendant les dépenses liées au logement ou à l’alimentation encore plus compliquées à gérer voire impossible. Nombreux sont ceux ayant vu leur stage gratifié s’interrompre ou être annulé, d’autres n’ont pas pu travailler pendant les vacances d’avril, certains ont perdu leur « petit job » de babysitting, les livreurs ou chauffeurs de VTC payés à la course ont vu leurs revenus s’effondrer.

Afin de pallier cette crise, l’ensemble du réseau de la FAGE se mobilise aux côtés des acteur.rice.s locaux.ales notamment sur le volet alimentaire, où la demande ne fait que s’accroître. Le contingentement des espaces de restauration à tarification sociale ne permet effectivement pas aux étudiant.e.s de s’alimenter sainement. 

Les pouvoirs publics ne peuvent rester inertes face à ces besoins. Des aides spécifiques d’urgence comme annoncées en début de semaine doivent être à la hauteur des attentes. En effet, les réponses apportées à l’heure actuelle par le gouvernement sont insuffisantes. L’apport de 10 millions d’euros dans le fond des aides d’urgences des CROUS et l’incitation faite aux établissements de créer des aides à partir du fond de la Contribution Vie Etudiante et de Campus sont malheureusement des réponses éloignées du besoin réel. La création de nouvelles aides par les établissements demandée par la ministre constitue un risque de voir apparaître un accompagnement très inégal selon les établissements. Tout d’abord car il n’y a pas de cadrage national et parce que les établissements ne sont pas égaux vis-à-vis des fonds restants issus de la CVEC.

C’est pour cela qu’il faut, selon la FAGE, créer une aide nationale issue d’un investissement de l’Etat pour celles et ceux ayant perdu une activité ainsi que pour les étudiants les plus précaires, tout en laissant les établissements utiliser le budget restant de la CVEC pour créer un accompagnement à la hauteur des besoins de nombreux étudiants. De plus, il est nécessaire de suspendre le paiement des loyers en résidence CROUS et d’accompagner davantage les étudiants ayant un logement étudiant en dehors du parc CROUS.

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