Mise en péril du monde de la recherche : la FAGE alerte face à la LPR

24/11/2020

Adoptée cette semaine par l’Assemblée Nationale et le Sénat dans sa version finale, la loi de programmation de la recherche ne répond pas aux ambitions du monde de la recherche et vient au contraire menacer son équilibre.

Bien que nous soulignions l’effort amené par certaines mesures, comme la mensualisation des vacataires ou le maintien de l’indemnisation de fin de contrat des doctorant.e.s, l'espoir d’un texte venant appuyer financièrement et humainement le monde de la recherche et les conditions d’études des étudiant.e.s et doctorant.e.s s’est vite envolé. Cet émoi se fait ressentir dans l’ensemble du monde de la recherche, et se traduit par différents mouvements, notamment au sein du CNESER qui par deux fois a été reporté, illustrant l’opposition de front des représentant.e.s de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Aujourd’hui, en plein CNESER, nous rappelons l’opposition de la FAGE face à diverses dispositions que nous avons déjà décrié ces derniers mois.

Dès son passage en force au CNESER, nous alertions le Ministère quant au financement insuffisant proposé. Le budget offert par la LPR ne répond non seulement pas aux ambitions du monde de la recherche et aux besoins des laboratoires et universités ; il concentre en plus l’effort sur les dernières années du plan décennal, offrant une assurance très limitée à l’application et aux retombées de ces financements.

Bien que la FAGE et les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche aient avertis maintes fois sur les dispositifs d’emplois proposés, les chaires juniors et les CDI de missions ont été maintenus. Les gardes fous proposés par les parlementaires ne suffisent pas à encadrer ces mesures qui viennent instaurer une concurrence néfaste entre chercheur.se.s, et précariser leurs carrières, foulant leurs acquis sociaux sur le droit du travail.

De plus, les conditions d’études des doctorant.e.s que nous espérions voir améliorées ont été inchangées, voire parfois dégradées. Les efforts proposés vis-à-vis des rémunérations des doctorant.e.s sont insuffisants, et ne permettront pas de lutter pleinement contre les conditions précaires des jeunes chercheur.se.s. La rémunération des travaux dirigés n’est pas revalorisée et est encore aujourd’hui en dessous du SMIC. L’autorisation des stages en césure est en pleine incohérence avec la formation des doctorant.e.s. Nous ne relevons pas non plus d’amélioration pour les doctorant.e.sinternationnaux.ales qui subissent d’autant plus des conditions d’études plus que difficiles.

Enfin, nous regrettons les cavaliers législatifs qui se trouvent au cœur de la LPR, faisant de l’ombre à l’objectif premier de ce texte censé se concentrer sur la recherche. Nous relèverons notamment la restriction des libertés au sein des universités que nous avons déjà pu décrier : les pénalisations de l’article 20 Bis AA viennent à l’encontre de la mise en place d’un dialogue structuré, de la liberté d’enseignement et d’opinion que nous défendons. Nous citerons également le durcissement du recours auprès du recteur lors d’un refus en Master suite à l’obtention d’une Licence, qui va à l’encontre de l’aide qui devrait pouvoir être apportée pour la réussite et la poursuite d’études des jeunes. Nous signalons enfin le peu de considération quant à la représentation des étudiant.e.s dû à une vacation des élu.e.s autorisée bien trop importante, et à une part des représentants dans les établissements publics expérimentaux bien trop faible et trop peu encadrée.

L’avenir de la recherche est loin d’être lumineux pour les jeunes chercheur.se.s, et la FAGE demande à ce que les conditions d’études et de recherche des personnes qui s’y engagent chaque jour soient réellement réparées.

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