FOCUS Santé : une nouvelle donne pour la santé des jeunes

29/08/18

La rentrée 2018 marque un grand tournant pour les questions de santé chez les jeunes. Avec une modification de l’affiliation à la sécurité sociale et de nouveaux défis en matière de prévention, la santé des jeunes est plus que jamais un sujet central de l’action de la FAGE. Décryptage des implications de ces nouveautés dans le quotidien des jeunes. 

La fin du RSSE, une victoire historique

Depuis 2012, la FAGE s’est positionnée pour la fin du Régime de Sécurité Sociale Etudiant géré par les mutuelles étudiantes. Critiquées par de nombreux rapports parlementaires dans leur gestion désastreuse du régime obligatoire, les chiffres avaient mis en avant la nécessité de supprimer une délégation de service public passéiste qui ne répondait plus aux besoins des étudiants. 

C’est donc une victoire d’ampleur pour les étudiants que de voir la suppression de ce régime spécifique pour un retour au droit commun. Outre la suppression de la cotisation qui vient faire réaliser 100 millions d’euros d’économies pour près d’un million d’étudiants, ce sont aussi des perspectives d’améliorations qui pointent à l’horizon. En effet, le rattachement au régime général et donc à la CNAM-TS permet d’entrevoir une meilleure prise en charge pour les remboursements des frais de santé des jeunes. C’est également une avancée pour accompagner la mobilité accrue des étudiants en assurant des transferts de dossier sans changer d’opérateur comme c’était alors le cas pour les mutuelles étudiantes. 

Complémentaire santé : la nouvelle priorité 

Avec le RSSE, on assistait souvent à des délais de remboursement très important, mais aussi de délivrance de la carte vitale au bout de long mois d’attente, par les mutuelles étudiantes qui étaient synonymes de non recours aux soins. En effet, un tiers des jeunes déclarent encore aujourd’hui renoncer à des soins notamment pour des questions financières. Outre les problèmes de gestion du régime obligatoire, l’accès à une complémentaire santé demeure une question de santé publique. Les mutuelles étudiantes, par de douteux procédés, profitaient parfois de leur situation privilégiée et d’un quasi-monopole sur les campus pour que les étudiants souscrivent un produit de complémentaire chez eux. Cette situation tendra probablement à évoluer et c’est une bonne chose si on considère que leurs tarifs n’ont fait qu’augmenter sur les dernières années. 

Dans le système de santé actuel, une personne n’ayant pas de couverture complémentaire se retrouve très facilement en rupture de soins tant certains d’entre eux sont très peu pris en charge par la sécurité sociale. Il nous semble donc essentiel d’avoir une réelle politique pour que tous les jeunes puissent bénéficier de cette couverture. Cette responsabilité relève des acteurs, notamment mutualistes, qui doivent reconsidérer le public jeune et ses limites financières. C’est également à l’Etat de permettre l’accès à des dispositifs d’aide pour les étudiants les plus précaires. Dans ce registre, l’ACS (aide à la complémentaire santé) doit être plus accessible et, dans des situations de très grande précarité, la CMUC doit être proposée aux jeunes. 

Les jeunes engagés pour la prévention

Le dernier enjeu pour la santé des jeunes et notamment des étudiants c’est la prévention et la promotion de la santé. Cette mission était jusqu’alors notamment financée au travers de la délégation de service public accordée aux mutuelles étudiantes avec une enveloppe dédiée. La défaillance sur ce point fait partie des arguments de leur contradicteurs. La FAGE demande aujourd'hui que des fonds dédiés à la prévention des jeunes soient mis à disposition des acteurs locaux avec une coordinations par les ARS. 

Parmi ces acteurs, les associations étudiantes ont leur place à prendre tant elles sont déjà investies de cette mission. Le réseau de la FAGE mène d'ores et déjà des actions dans les domaines de la santé sexuelle, de la sécurité routière, des consommations de produits ou encore du handicap. Il est donc nécessaire d’accompagner une monter en charge des différentes actions et projets! Dans ce cadre, l’apparition de la CVE-C doit également être un levier, notamment financier. Avec la suppression de la cotisation pour la médecine préventive pour n’avoir que la contribution vie étudiante et de campus, il sera important que les services de santé universitaire puissent mener des actions ambitieuses pour la prévention des jeunes qu’ils accueillent en s’appuyant sur une démarche de prévention par les pairs. 

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