Mission Charvet sur l’orientation : des recommandations à contre-courant des besoins

10/07/2019

Le 25 juin dernier, Pascal Charvet (ancien directeur de l’Onisep) a remis un rapport intitulé «Refonder l’orientation : un enjeu État-Régions» au Ministère de l’Education Nationale.

Ce rapport s’inscrit dans une nécessité de revoir l’organisation des acteurs de l’orientation dans la société, face aux échecs des précédentes politiques publiques n’ayant pu résorber les inégalités sociales dans l’éducation. 

Mais c’est également dans un objectif de continuer la transformation déjà effective de ce secteur face à la montée des acteurs privés et s’appuyant sur les travaux instaurés par les lois ORE et Avenir Professionnel qui viennent profondément changer le système de l’Orientation.

La décentralisation d’un ensemble de compétences entre état et régions vient aujourd’hui répondre à l’illogisme de conserver l’ensemble de la compétence d’orientation au niveau de l’Etat alors même que les besoins divergent entre chaque bassin de vie et d’emploi.

Mais cette redéfinition des compétences ne suffit pas en elle-même. Avec la disparition des DRONISEP et le renforcement des coordinations régionales de l’orientation (SPRO), il faut œuvrer pour une réelle coordination des acteurs autour de la table afin de permettre une communication uniforme et de garantir un service public lisible pour chaque personne, comme le souhaite la FAGE depuis plusieurs années au sein d’un guichet unique.

Alors même si le constat du rapport sur la question de lisibilité des acteurs est un constat évident, les recommandations qui en découlent sont à contre-courant des besoins actuels en termes d’orientation. La FAGE dénonçait déjà en 2018 les contenus proposées par l’Onisep (CDP du 16 Janvier 2018?: L’Onisep, un acteur de l’orientation ou de la désinformation ?), il n’est pas envisageable de laisser la seule construction du contenu d’orientation à l’Onisep et nier le travail de production des autres acteurs de l’orientation qui ont déjà fait preuve de la pertinence de leurs travaux.

Nous devons aujourd’hui mettre fin à cette dichotomie entre le service public d’orientation des jeunes et le service public d’orientation professionnelle. Le CNESCO dans son enquête de 2018 (Crédoc, Aider les jeunes à mieux identifier leurs gouts et motivations personnelles : Un levier pour améliorer l’orientation, Cnesco, 2018.) mettait pourtant bien en avant que les jeunes puissent mieux s’orienter lorsqu’ils étaient accompagnés sur 3 choses?:

  • La compréhension de leurs attentes et de leurs aspirations
  • La connaissance des débouchés de filières et des formations
  • La connaissance des métiers

Les acteurs doivent aujourd’hui mettre en cohérence leurs actions pour garantir cette mission de service public qui incombe non pas aux simples professionnels de l’orientation, ni même aux acteurs de l’éducation et de l’enseignement, mais bien à l’ensemble de la société.

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