Engagement des jeunes

Pour la FAGE, la participation des jeunes à la vie de la cité est un défi impérieux auquel la société doit répondre. La cohésion sociale ne sera maintenue qu'au seul prix d'efforts permettant aux jeunes d'être en responsabilité, d'avoir davantage de prise sur ce qui les entoure et de développer leur citoyenneté. Loin de croire à la théorie de la génération sacrifiée, la FAGE fait le pari d'une jeunesse engagée et partie intégrante de la société.

Contexte

L'engagement, quel que soit sa forme, est un révélateur des aspirations et des valeurs qui traversent la jeunesse. En contre-pied du constat d'un pessimisme grandissant des jeunes dans l'avenir collectif (Eurobaromètre 2006), plusieurs études viennent montrer un désir d'engagement bien présent, mais différent des générations précédentes.

Si l'attractivité des partis politiques et des syndicats est au plus bas (selon le baromètre IFOP de septembre 2010, seuls 9 % des jeunes de 16 à 30 ans font confiance aux partis politiques et 35 % aux syndicats pour améliorer l'avenir), le rapport à la politique est toujours aussi présent, en particulier pour les jeunes les plus diplômés. L'élévation du niveau moyen d'éducation a ainsi permis de développer un sentiment de citoyenneté, mais aussi un jugement plus critique et argumenté à l'égard de la classe politique. Les jeunes sont ainsi moins partisans mais tout aussi politisés que leurs aînés.

Le tissu associatif reste quant à lui une "valeur refuge" pour la majorité des jeunes, qui lui accorde toujours une grande confiance (66 %). La participation bénévole apparaît comme un moyen d'épanouissement personnel et d'ouverture sur la société. Elle contribue au développement de l'économie sociale et solidaire, à travers des activités à forte utilité. Il s'agit d'une façon de donner du sens à son engagement, qui se conjugue souvent avec un développement de l'intérêt pour la politique. Les mouvements de jeunesse et d'éducation populaire constituent ainsi des espaces privilégiés pour l'apprentissage de la citoyenneté.

S'agissant des modalités de militantisme, les pratiques actuelles prennent des formes plus éphémères et plus ponctuelles qu'auparavant. Les actions protestataires ciblées qui permettent des résultats concrets, telles que les pétitions ou les manifestations, sont plus fréquentes. Par ailleurs, la participation à des groupements à forte dimension sociale et à caractère culturel, voire satirique, est plus répandue (mouvements des Indignés ou Occupy). La culture des jeunes tient de plus en plus à une transmission horizontale, entre pairs, que verticale. En ce sens, l'usage des technologies de l'information et de la communication, en particulier l'internet, a accéléré le changement des modalités de l'engagement.

Reconnaître et valoriser l'engagement

La reconnaissance et la valorisation des compétences développées en dehors du cadre formel sont un enjeu auquel il faut répondre. Que soit au cours de la formation initiale sous forme de crédits capitalisables, ou tout au long de la vie via le dispositif de validation des acquis de l'expérience (VAE), l'appareil de formation doit s'adapter pour mieux prendre en compte les compétences développées en dehors du cadre formel. La FAGE demande que la formation des bénévoles par les têtes de réseaux associatives fasse l'objet d'un soutien par les pouvoirs publics. Par ailleurs, le FAGE préconise que soient généralisés les dispositifs de reconnaissance et de valorisation des compétences acquises en dehors du cadre formel.

Perfectionner et massifier le service civique

Une des réponses de l'État au désir d'engagement des jeunes est le dispositif du service civique. Depuis sa création en 2010, il a permis à plus de 40 000 jeunes de 16 à 25 ans de s'engager dans un projet d'intérêt général pour une période de six à douze mois. La FAGE fait partie des organisations qui, dès 2010, se sont fortement mobilisées pour déployer cette nouvelle forme d'engagement qui concernera 100 000 jeunes par an en 2017. Il est indispensable que le service civique soit massifié, franchisse un seuil critique et contribue ainsi à renforcer le contrat social. Cette montée en puissance doit aller de pair avec une amélioration de la qualité du dispositif. En ce sens, la formation civique et citoyenne et l'accompagnement des jeunes, la formation des tuteurs et le développement d'un statut de volontaire en service civique sont essentiels à sa richesse et sa cohérence. Par ailleurs, le peu de moyens publics investis dans le contrôle des structures d'accueil ouvre la voix à des situations où les missions de volontariat sont dévoyées ; stages ou emplois déguisés sont des pratiques courantes malheureusement.

Conformément à l'objectif de mixité sociale défini dans la Loi, le service civique doit permettre à tout individu, quelle que soit sa condition, d'entrer dans le dispositif. Néanmoins une barrière financière fait obstacle à sa démocratisation et exclut d'emblée une partie des candidats potentiels. Bien qu'il existe des indemnités mensuelles, celles-ci ne permettent pas aux jeunes en situation d'indépendance vis-à-vis de leur famille de vivre décemment. Ainsi, un jeune reçoit 573,65 euros par mois, voire 680,15 euros s'il répond à certains critères, ce qui place cette situation en dessous du seuil de pauvreté relatif estimé, en 2010, pour une personne seule, à 803 euros.

En outre, la cohérence du service civique tient dans sa conformité aux besoins sociaux. Le législateur l'avait bien compris en permettant l'agrément de missions pour des périodes de six à douze mois. En ce sens, il est nécessaire que la durée des missions soit définie avec souplesse, c'est-à-dire en fonction du projet du jeune et de la structure qui l'accueille. A contrario, une trop grande rigidité mettrait à mal l'équilibre du service civique. Ainsi les contraintes budgétaires ne peuvent donner lieu à une situation où des missions de six mois deviendraient la règle.

La FAGE demande que la montée en puissance du service civique soit associée à une amélioration de l'environnement qualité du dispositif, à une meilleure indemnisation des volontaires et à davantage de souplesse dans la durée des missions.

En bref

  • Accentuer le soutien des pouvoirs publics à la formation des bénévoles par les têtes de réseaux associatives.
  • Généraliser les dispositifs de reconnaissance et de valorisation des compétences acquises en dehors du cadre formel.
  • Associer la montée en puissance du service civique à une amélioration de l'environnement qualité du dispositif, à une meilleure indemnisation des volontaires et à davantage de souplesse dans la durée des missions.
  • Développer un programme européen de mobilité prévoyant un volet volontariat, en Europe et entre les pays du bassin méditerranéen.
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