L’Etat soutient les petites associations avec un petit budget supplémentaire

18/09/2019

Après avoir supprimé le dispositif des emplois aidés, puis systématiquement réduit les dotations pour les associations, le gouvernement propose enfin son grand plan pour soutenir la vie et l’emploi associatif en France : 28 millions d’euros pour créer 4000 postes dans les associations.

Les associations représentent une part de plus en plus importante de l’économie française. Ce tiers secteur compte plus d’1,8 million d’emplois, 16 millions de bénévoles et plus d’1,5 million de structures. Face à ce poids considérable dans l’économie française (5% de la population active) le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure de l’importance de ce tiers secteur.

Aujourd’hui, les associations sont le fer de lance de l’activité sociale et solidaire en France. Œuvrant de plus en plus sur les terrains abandonnés par l’Etat, les petites associations sont au cœur de l’action citoyenne, et se retrouve bien souvent à remplir des fonctions régaliennes… sans les financements pour en assurer la pérennité et l’efficacité.

Depuis quelques années, le soutien aux associations périclite :

-         La fin des emplois aidés en 2017 fut un coup dur pour le milieu associatif (70 000 emplois menacés ou supprimés à fin 2018, l’équivalent d’un milliard d’euro de subventions indirectes supprimées pour les associations).

-         Suppression de la réserve parlementaire, seulement partiellement reversée dans les FDVA (Fonds de Développement de la Vie Associative) locaux : de 150 millions d’euros à seulement 50 millions reversés.

-         Les subventions en baisse constante : de 34% des budgets des associations en 2005 à 20% en 2017, avec une baisse globale du volume des subventions versées en 2017.

Pour répondre à cela, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education et de la jeunesse, Gabriel Attal, a annoncé un plan pour « booster » le secteur associatif et assurer la création de nouveaux emplois. Ce plan s’articule autour de l’apport de 28 millions d’euros, dans l’optique de créer 4000 postes avec un financement de 7000€ par an sur trois ans dans les territoires ruraux et quartiers prioritaires des villes. Parmi ces 28 millions, deux millions vont être ajoutés au FDVA au niveau national, pour soutenir la formation dans les associations.

Ces mesures, affaiblies après les coups portés par le passé au milieu associatif, ne vont pas résoudre le problème du financement des associations. Dans cette même interview, Gabriel Attal préconise aux associations de passer sur un mode de financement privé, souvent plus difficile à obtenir. In fine ce sont les plus grosses associations qui arrivent à récupérer ces fonds, privant les petites et moyennes structures d’un développement nécessaire pour leurs activités.

Les associations occupent de plus en plus une place de délégation de service public informelle. Non seulement elles agissent dans les territoires oubliés par l’Etat (territoires ruraux, quartiers prioritaires de la ville) mais elles sont aussi souvent en première ligne, sur le terrain, auprès des populations vulnérables ou en difficulté.

Au vu de cette position au sein de la société, et au vu du travail énorme qu’accomplissent au quotidien les associations, le gouvernement devrait revoir son plan à la hausse pour soutenir le réel effort de ces structures solidaires à travers le territoire. Au sein du milieu étudiant, ces dernières sont le cœur même de la vie universitaire et sociale pour les jeunes, et ce sur tous les campus. En proposant un plan aussi léger, le gouvernement complique le développement de ces structures et rend de facto leurs missions plus difficiles à accomplir.

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