Réforme de l’entrée dans les études de santé : un financement insuffisant

09/10/2019

Le 18 septembre 2019, Emmanuel MACRON annonce les volontés du gouvernement en matière de santé dans le cadre d’un plan nommé “Ma santé 2022”. Il annonce la suppression de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (PACES) ainsi que du Numerus Clausus, quota annoncé conjointement par les ministères tous les ans définissant le nombre de personnes acceptées dans les filières : kinésithérapie, maïeutique, médecine, odontologie et pharmacie.

Une réforme nécessaire

Les constats sont clairs : un taux d’échec de l’ordre de 67 % (moyenne de toutes les filières confondues) après 1 ou 2 ans, une reproduction sociale objectivé (réussite destiné principalement aux détenteur.trice.s de bac scientifique avec une mention très bien) et des conséquences morales et physiques désastreuses sur les étudiant.e.s n’ayant pas validée cette année. La pression et le stress engendrés par cette année entraîne des conséquences non négligeables sur les étudiant.e.s et les tutorats, présent dans la plupart des territoires, devaient pallier au manque de pédagogie de cette année épuisante.

Le contenu de la réforme

Afin de ne pas reproduire les erreurs passées, le gouvernement a co-construit cette réforme à l’aide de tous les acteurs concernés : président.e.s d’universités, directeur.rice.s d’UFR et les organisations syndicales et étudiantes. Pour répondre aux objectifs de diversification des profils, trois voies d’accès sont définies dans le décret : une année universitaire spécifique destinés aux filières, des “mineures” santé intégrés aux licences du programme de formation d’une université ou un accès par les filières paramédicales dont les études durent 3 ans. La mise en place de ces “mineures” santé sera déclinée territorialement et ce sont les universités possédant actuellement une PACES qui décideront de son application. Cependant, cela nécessite l’ouverture de place supplémentaires dans les Unités de Formation et de Recherche concernés.

Un financement insuffisant

Frédérique VIDAL, lors de son discours de rentrée, a annoncé un financement à hauteur de 6 millions d’euros pour l’applicationde cette réforme. Le bilan des expérimentations du système Pluripass à Angers démontre que le coût d’un étudiant en 1er année de ce système augmente de 500 euros par étudiant alors même que des “mineures” santé ne sont pas nécessaires. L’ambition de cette réforme ne pourra pas se concrétiser si le gouvernement ne met pas les moyens suffisants à sa bonne réalisation. Une hausse du budget est indispensable. C’est une condition sine qua non pour que les principes de bases de la réforme aboutissent réellement. La FAGE n’acceptera pas la mise en place d’une réforme dénaturée et qui viendrait renforcer la sélection et l’exclusion. 

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