L'OVE publie les résultats 2013 de l'enquête sur les conditions de vie des étudiants

11/12/13

L'OVE (Observatoire de la Vie Etudiante) a annoncé lors d'une conférence de presse ce mardi 10 décembre les résultats de l'enquête triennale sur les conditions de vie étudiante. La FAGE tire les conclusions qui s'imposent, à savoir des inégalités sociales grandissantes dans l'enseignement supérieur ainsi qu'un recours au salariat pour subvenir aux besoins primaires pour de nombreux étudiants.

Des inégalités sociales grandissantes

Alors que l'enseignement supérieur français doit jouer son rôle d'ascenseur social, on constate aujourd'hui de réelles inégalités pour y accéder. Les étudiants, enfants de cadres supérieurs et intellectuels, sont surreprésentés au sein de l'enseignement supérieur par rapport à la population générale. La part de ces étudiants est de 37% dans l'enseignement supérieur alors qu'ils ne représentent que 17% dans la population générale. A l'inverse les étudiants, enfants d'ouvriers, ne représentent que 10% de la population étudiante contre 29,5% de la population générale.

Le salariat étudiant stagne mais inquiète

La majorité des revenus du budget mensuel des étudiants vient de leur activité salariale. Malgré cela, 25% des étudiants se disent en difficulté financière. Le salariat semble la seule solution afin de joindre les deux bouts pour un étudiant, avec tout ce que cette activité peut engendrer de négatif.

En 2013 comme en 2010, un étudiant sur deux se salarie pendant son année universitaire. Cette proportion d'étudiants, bien que stagnante, révèle des points de tension lors d'une analyse plus profonde. En effet on note que parmi les étudiants salariés :

  • 51,27% travaillent par nécessité pour vivre.
  • 58% travaillent afin de s'assurer une indépendance à l'égard des parents.
  • 20% estiment que leur activité à un impact négatif sur leurs résultats d'études.

Bien qu'un emploi salarié pendant les études apporte une vraie expérience professionnelle valorisable par l'étudiant, il n'en résulte pas moins que la plupart d'entre eux travaillent non pas par choix mais par nécessité.

Ces chiffres mettent en exergue l'actuelle inefficience des aides sociales étudiantes couplée au coût de la vie trop élevé pour un étudiant. Les réformes annoncées par la Ministre Fioraso devront mener à l'aide globale d'indépendance afin d'établir une véritable justice sociale.

Une précarité psychologique

Il ne faut pas être trop hâtif sur l'analyse des résultats concernant la santé. En effet, quelques modifications du questionnaire peuvent fausser une comparaison entre 2010 et 2013.

Néanmoins, il est alarmant d'observer le ressenti des étudiants :

  • 53% déclarent être stressés
  • 53% déclarent être fatigués
  • 39% déclarent être épuisés

Ces chiffres ne peuvent être passés sous silence alors que cette fragilité psychologique est l'un des facteurs négatifs influant sur la réussite des études.

L'accompagnement psychologique et l'intégration au sein de l'établissement des étudiants doit permettre de gommer ces tendances. Malheureusement, seulement 12% des étudiants se sentent pleinement intégrés dans la vie de l'établissement. La réussite universitaire doit passer par une intégration sociale réussie, aujourd'hui mise à mal par la triple précarisation de la population étudiante : administrative, socio-psychologique et financière.

Orientation et insertion professionnelle

61% des étudiants sont satisfaits de leurs études, mieux encore ils sont 78% à déclarer être entrés dans la filière de leur premier choix.

Néanmoins ce choix ne semble pas être totalement éclairé, puisque 41% des étudiants sont insatisfaits de l'offre de formation. Ces chiffres corroborent les constats qui ont déjà pu être dressés : l'offre de formation est éparse et difficilement lisible rendant l'orientation souvent délicate.

Les effets de la crise de l'emploi se font ressentir dans les ambitions que présentent les étudiants à l'entrée des études. Ils sont 85% à ambitionner l'obtention d'un Master, puisqu'on sait qu'il représente le meilleur rempart face au chômage.

Mieux encore, les étudiants considèrent qu'ils ont plus de chance de s'insérer professionnellement en France qu'à l'étranger.

Les jeunes croient donc encore à leur système d'enseignement supérieur, il ne manque plus que des politiques publiques volontaristes afin de valoriser ce dernier et de permettre aux jeunes, par des conditions décentes de vie et de formation, d'accéder à l'université et à un diplôme de qualité.

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