Santé des étudiants : la FAGE réagit aux propos de Geneviève Fioraso

12/11/14

Mardi 4 novembre, se déroulait au Sénat une réunion de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication. A cette occasion, la secrétaire d’état Geneviève Fioraso a pu être auditionnée par les sénatrices et les sénateurs de la commission et notamment interrogée sur le sujet des mutuelles étudiantes.

La FAGE tient à revenir sur les propos de la secrétaire d’Etat et à demander un peu de sérieux quant à la question de la santé des étudiants qui ne peut obtenir de réponse dans le statut quo mais bien dans une réforme ambitieuse, notamment des politiques de prévention.



La Sénatrice Maryvonne Blondin a ainsi interpellé la secrétaire d’état sur l’état de la LMDE, mais sa question a appelé à une réponse plus globale que la FAGE ne peut s’abstenir de commenter.

 

M.Blondin : « La santé des étudiants me tient à cœur : que va-t-il se passer, dans la mesure où la MGEN n'a pas souhaité prendre en charge la gestion de La Mutuelle des étudiants (LMDE) ? »

G.Fioraso : « Le plan d'adossement de la LMDE, envisagé avec la MGEN, a connu une fin moins positive qu'espéré. Nous avons pourtant besoin de mutuelles spécialisées pour les étudiants : les comportements addictifs se multiplient, les désordres mentaux également. Les jeunes consultent peu les ophtalmologues, les dentistes, les gynécologues. Or, c'est lorsque des jeunes parlent aux jeunes que la prévention est la plus percutante. La communication de Sidaction est plus efficace que toutes les campagnes institutionnelles. Il est donc impératif que les mutuelles étudiantes continuent d'exister et qu'elles soient plus visibles que les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (Sumpps), notamment grâce à des points santé installés sur les campus. Le logo « campus santé » sera plus parlant que le sigle Sumpps... »

La FAGE rejoint les propos de Mme Fioraso quant au renoncement des jeunes aux soins, notamment au renoncement aux soins spécifiques que sont les soins d’ophtalmologie, d’odontologie et de gynécologie. De plus, la prévention et la sensibilisation par les pairs est une réponse promue par la FAGE en ce qu’elle prouve sans cesse sa plus-value sur le terrain.

Pour autant, si les constats sont partagés, les solutions, elles, ne le sont pas.

Il est incompréhensible qu’une secrétaire d’Etat envisage de faire en sorte que « les mutuelles étudiantes continuent d'exister et qu'elles soient plus visibles que les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (Sumpps) ».

La Cour des Comptes et le Sénat, dans leurs rapports respectifs mettent bien en lumière le fait qu’il est aujourd’hui impossible de quantifier ou de qualifier l’action de prévention des mutuelles étudiantes. Les cadres de ces actions sont d’ailleurs flous et ne permettent pas d’affirmer qu’aujourd’hui les besoins sont pourvus en réponses de qualité.

Loin de remettre en question le fait que les mutuelles étudiantes doivent pouvoir contribuer à l’effort de prévention, la FAGE émet de sérieux doutes quant à la volonté exprimée à demi-mots de leur confier la responsabilité de la coordination de ces actions, surtout si celles-ci doivent subir le même sort que la coordination du traitement des remboursements…

 

La FAGE préconise donc que la gestion et la coordination de l’action de prévention envers les étudiants soit confiées aux Centre de Santé Universitaires, ou aux SUMPPS n’ayant pas encore été transformés. Cette réforme permettra de mettre en place des programmes de prévention et de sensibilisation plus adaptés aux réalités des étudiants, de développer l’approche par les pairs grâce au dispositif de « relais-santé » et d’adosser l’action de prévention à des structures proposant des consultations généralistes et spécialisées et en lien avec les autres services universitaires dans un souci de transversalité.

Des Centres de Santé Universitaire coordinateurs de la prévention 

La mission préventive universitaire s’inscrit dans la vie étudiante globale, de ce fait elle dispose de missions élargies qui vont au-delà de la formulation stricto sensu de « messages de prévention ». Il a été largement éprouvé, que les offres de consultations généralistes et spécialisées adossées aux traditionnelles missions d’éducation à la santé, aux actions de prévention, aux dépistages ou encore à la visite médicale obligatoire de première année, renforcent le S(I)UMPPS en Centre de Santé par son attractivité, ses moyens et son rôle auprès des étudiants de manière salutaire tant le besoin est grand. Les Centres de Santé de demain doivent être les guichets uniques de la santé des étudiants, la porte d’entrée vers un accès pluridisciplinaire cohérent. Les BAPU, Bureaux d’Aide Psychologique Universitaires doivent également se fondre dans les Centres de Santé. Si les mutuelles étudiantes peuvent y trouver une place de partenaire dans la mise en place de certaines campagnes, c’est bien à ces Centres de Santé Universitaires de coordonner les politiques de prévention adressées aux étudiants.

Une approche par les pairs renforcée, cadrée et encouragée

L’efficacité d’un message de prévention auprès des étudiants est bien meilleure lorsqu’il est porté par un pair. À ce titre, les dispositifs « étudiants relais-santé » portent leurs fruits, puisqu’ils font augmenter de manière très significative la fréquentation des services sanitaires et sociaux, et accessoirement améliorent l’image des S(I)UMPPS. A ce sujet, l’annonce récente de la volonté du Président de la République de renforcer le dispositif de Service Civique peut trouver un écho au sein de ce dispositif, en développant les missions de services civiques liées à la prévention et aux activités de ces « relais-santé ».

Les associations étudiantes sont des interlocuteurs privilégiés des étudiants qui bénéficient de surcroît d’une image très positive auprès d’eux. Les associations du réseau de la FAGE, par exemple, disposent, via des programmes de formation, des compétences et des outils nécessaires pour organiser des actions de prévention sur les campus et assurer le déroulement responsable de leurs événements festifs. Il apparaît donc nécessaire d’organiser la concertation entre les associations étudiantes et les centres de santé.

Des liens rendus possibles avec les nombreux acteurs du bien-être et de la santé des étudiants

Les centres de santé universitaires doivent pouvoir agir et interagir avec les autres services et administrations qui participent au contexte de la Vie étudiante. Cela passe par le développement de liens forts et des rencontres avec les Services du Sport Universitaire dans un partenariat moral, avec les Restaurants Universitaires dans leur « stratégie qualité » et la promotion de l’équilibre alimentaire et surtout un droit de regard sur les rythmes de vie étudiante, connus pour leurs déséquilibres en France.

Ceci se matérialisera par des rapports réalisés et rendus aux établissements par le centre de santé sur la base des enquêtes réalisées parmi les étudiants universitaires ou non pour mieux identifier leurs attentes avec le soutien de l’OVE régional ainsi que des enquêtes issues des associations étudiantes.

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