Grande Conférence de la Santé : la formation des études de santé consacrée

16/02/2016

Lancée par Manuel Valls, la Grande Conférence de la Santé s'est tenue le 11 février dernier à l'issue de plusieurs mois de concertations. Alors que les difficultés de coordination, de mutualisation et de dialogue sont parfois récurrentes entre le ministère des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes et le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et la recherche, notamment sur les sujets relatifs à la formation, l'organisation de cet événement sous le patronage de Matignon est apparue comme une opportunité pour de tracer des arbitrages dans le domaine des formations de santé. 

Si les attentes des étudiants étaient fortes, le Premier Ministre a été en mesure d'annoncer des arbitrages répondant à la fois aux problématiques sociales rencontrées par de nombreux étudiants mais aussi à des enjeux que la formation en santé doit relever.

A cet égard, Manuel Valls a notamment annoncé des mesures préfigurant et amorçant l’intégration universitaire des formations sanitaires et sociales. C’est une victoire majeure pour la FAGE et pour l’ensemble des étudiants concernés, qui depuis plus d’une décennie étaient mis à l’écart, non seulement de l’Université, mais aussi du droit commun.

Des mesures doivent également être prises en vue de renforcer les prestations sociales des étudiants en formations sanitaires et sociales, qui dépendent des collectivités territoriales. Ce sont plus de 100 000 étudiants qui pourraient ainsi pleinement accéder tant au réseau des Œuvres qu’aux services universitaires.

L’organisation des formations n’est pas en reste, puisque Manuel Valls a annoncé sa volonté de multiplier les passerelles entrantes et sortantes en santé. Les expérimentations d’entrée dans les études en médecine, odontologie, pharmacie et sage-femme initiées par la loi Fioraso de 2013 se voient accorder un nouveau souffle. Manuel Valls a aussi témoigné de son vœu de permettre plus d’interdisciplinarité au sein des formations de santé, en annonçant la montée en puissance de temps de formation théoriques et pratiques regroupant des étudiants de différentes filières de santé, permettant l’émergence d’une réelle interprofessionalité. Sur le plan de l’approche pédagogique, le Premier Ministre appelle au développement des ressources numériques, et de la pédagogie s’appuyant à la fois sur les projets mais aussi sur la simulation.

Manuel Valls appelle également à une intégration universitaire des formations de santé afin d’en améliorer la lisibilité. Cela permettra de consacrer une harmonisation européenne sans tomber dans l’uniformité, dans un contexte où la France assume le Secrétariat de la prochaine conférence interministérielle du processus de Bologne. Cette évolution vise notamment à faciliter la mobilité des diplômés mais aussi à désenclaver les formations sanitaires et sociales en leur facilitant la poursuite d’études en Master et en Doctorat.

La FAGE et son réseau se félicitent donc des orientations annoncées par Manuel Valls qui s’appuient fortement sur leurs revendications. Avec ses fédérations de santé adhérentes, elle appelle à mettre en place sans délai les groupes de travail visant à appliquer ces mesures et restera attentive quant à leur effectivité. La FAGE sera néanmoins vigilante quant au risque de régionalisation des formations, appelée par certains acteurs, et qui constitue un véritable facteur d’inégalité de formation ainsi qu’une fausse solution pour une régulation de la démographie des professionnels de santé.

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