Indicateur du coût de la rentrée étudiante 2023

16/08/2023

Vingt et un ans après sa toute première édition, la FAGE publie une nouvelle édition de son indicateur du coût de la rentrée et du coût de la vie pour unE étudiantE. Pour la 21ème année consécutive, notre indicateur se base sur une nouvelle méthodologie, faisant de lui l’unique outil fiable venant recenser l’évolution des différentes dépenses auxquelles unE étudiantE doit faire face, tout en mettant en avant les conséquences que cela induit mais également les solutions qu’il est essentiel d’apporter.

C’est avec un souci croissant pour les conditions de vie et d’études des étudiantEs que nous présentons la nouvelle édition de notre indicateur du coût de la rentrée et du coût de la vie pour l’année 2023-2024.

Depuis plus de vingt ans, la FAGE s’attache à fournir un outil fiable et complet, reflétant l’évolution des dépenses auxquelles font face les étudiantEs et mettant en évidence les conséquences d’une situation sociale qui se révèle aujourd’hui critique.

Le constat est plus qu’inquiétant : cette année, le coût de la rentrée dépasse le montant alarmant des 3 000 €. Pourla majorité des étudiantEs, la rentrée universitaire est une étape qui se révèlera insurmontable sans le soutien financier de leur famille ou un emploi parallèlement à leurs études. Cette réalité affecte particulièrement les jeunes issus de familles modestes, compromettant ainsi leur accès au diplôme et augmentant les risques de décrochage, faisant de la France l’un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE. Revendicatrice d’un enseignement supérieur et de la recherche émancipateur, la FAGE appelle à une mobilisation de toutes et tous, au-delà des cercles éducatifs, pour développer les compétences et promouvoir des valeurs qui permettent à chaque jeune de s’épanouir équitablement.

Nous constatons en effet que le coût de la rentrée atteindra en moyenne 3 024 € en septembre 2023, poussé par une hausse de 8,88% des frais de vie courante.

Cette évolution historique est principalement due à l’impact de la crise sociale et géopolitique qui se traduit par une inflation record. Les frais de rentrée spécifiquement passeront à 2 972 € en région et à 3 596 € en Ile-de-France. Malheureusement, les annonces gouvernementales pour la rentrée restent en-deçà de l’augmentation du coût de la vie, et sont loin de répondre pleinement aux besoins vitaux des étudiantEs.

La situation sociale des étudiantEs se détériore considérablement, exigeant des actions urgentes pour répondre à chaque dépense supplémentaire. Actuellement, trop d’étudiantEs n’ont pas accès aux aides sociales à cause d’un système de bourse archaïque et inadapté.

La FAGE appelle à des mesures structurelles fortes pour pallier cette réalité, afin de garantir à toutes et tous le droit de s’inscrire et de réussir dans l’enseignement supérieur, de s’épanouir et de façonner un avenir à la hauteur de leurs ambitions.

Cette année, le coût moyen de la rentrée pour un·e étudiant·e non boursier·e s'élèvera à

3024.49

Frais de la vie courante, mensuels et récurrents

1199.67

Frais spécifiques de rentrée

1824.82

Hyper-inflation et réforme des aides sociales : l’urgence d’agir

Quand étudier devient un luxe, tout le monde ne peut pas se permettre d’accéder à l’enseignement supérieur pour suivre son projet de vie.

En conséquence, la FAGE demande une refonte complète de l’actuel système d’attribution des bourses sur critères sociaux par :

  • La mise en place d’un système d’aides sociales à l’étudiantE basé non plus sur un fonctionnement familiarisé mais une solidarité nationale. Pour garantir sa réelle émancipation, il est essentiel sortir l’étudiantE de la dépendance à la situation et aux aides de ses parents.

  • L’universalisation de l’aide sociale, il faut que chacunE ait accès à des une bourse qui lui permette de vivre dignement au-dessus du seuil de pauvreté. L’urgence est à l’intégration de nouveaux bénéficiaires dans le système de bourse.

  • Une territorialisation de l’aide sociale à l’étudiantE accordant des suppléments au montant de base sur les territoires présentant un coût de la vie excédant la moyenne nationale.

  • La mise en place d’un guichet unique pour faciliter l’accès aux aides sociales et lutter contre le non-recours

Alimentation

Dans un contexte social particulièrement tendu, l’inflation entraine aujourd’hui une augmentation des frais d’alimentation de 15,34% par rapport à la rentrée 2022.

Un repas équilibré et nutritif, autrefois accessible, devient désormais un luxe, obligeant les étudiantEs à opter pour des alternatives moins chères et moins saines. Cette situation a des conséquences néfastes sur leur santé mentale et physique, aggravant ainsi le risque de décrochage étudiant et dégradant leurs chances de réussite.

En conséquence, la FAGE demande :

  • L’ouverture de la tarification à 1€ pour toutes et tous, ainsi que les moyens financiers, humains et logistiques nécessaires au déploiement de cette mesure

  • La garantie d’un accès à la tarification sociale sur l’ensemble des sites de restauration CROUS, par le développement des services de restauration et des conventionnements

  • Le développement d’expérimentations de la sécurité sociale de l’alimentation, afin d’aboutir à terme à une généralisation du dispositif, sous conditions d’universalité, de fonctionnement démocratique et de financement adapté aux enjeux sociaux

Logement

Auprès des bailleurs particuliers, la rentrée 2023 est marquée par une hausse de 8,95% des loyers : si la hausse est déjà conséquente dans la région Ile-De-France (+4,39%), c’est une véritable flambée sur les autres régions avec une hausse de 9,77% par rapport à la rentrée 2022.

Le logement donc reste le premier poste de dépense d’unE étudiantE, représentant 44,5% des frais de vie courante. Pourtant, àce jour les CROUS ne proposent à l’échelle nationale que 1 logement pour plus de 17 étudiantEs. Il est donc urgent de développer l'offre de logement abordable et dédiée aux étudiantEs.

En conséquence la FAGE demande :

  • Le gel des loyers et charges locatives des résidences CROUS

  • L’implantation d’observatoires territoriaux du logement étudiant sur l’ensemble des territoires, permettant l’élaboration de politiques publiques adaptées à leurs contextes propres

  • La construction massive de nouveaux logements à destination des étudiantEs, coordonnée selon les besoins propres aux différents territoires

  • La mise en place et le respect strict de politiques d’encadrement des loyers sur l’ensemble des agglomérations identifiées comme étant sous tension.

  • Une revalorisation des aides au logement et un calcul basé sur le montant du loyer moyen propre au bassin de vie

CVEC

Indexée sur l’inflation, la CVEC augmente de 5,26% à la rentrée 2023 pour atteindre les 100€. Cela représente une augmentation de 10 € en seulement 5 ans depuis la mise en place de la CVEC en 2018, une hausse constante qui ne peut continuer.

En conséquence la FAGE demande :

  • La suppression de l’indexation sur l’inflation de la CVEC

  • La fixation annuelle du montant de la CVEC par arrêté de la ministre, à la suite d’un vote en conseil d’administration du CNOUS

La FAGE demande au ministère et au gouvernement de mettre en place les mesures structurelles qui s’imposent. La situation est préoccupante depuis des années, aujourd’hui elle est urgente. Il est grandement temps pour le gouvernement et les parlementaires de prendre leur responsabilité et d’agir durablement pour les étudiantEs, pour que toutes et tous puissent vivre dignement, réussir dans l’enseignement supérieur et s’émanciper.

Indicateur du coût de la rentrée sur les territoires et dans les filières

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